vendredi 7 décembre 2012

Ceci n'est pas une piste cyclable.

L'un des aménagement les plus intéressants et les plus attendus par les cyclistes a permis en 2012 de relier le bord du canal au Pont et à l'Avenue des Minimes. Malheureusement, il sert déjà de stationnement sauvage alors qu'il est situé à quelques mètres de l'hôtel de police. Ceci n'est qu'un exemple. La gare Matabiau en est autre. Et ne parlons pas des trottoirs longeant nos écoles transformés en parkings où les enfants risquent d'être blessés par les manoeuvres de parents d'autres enfants…

Alors, pourquoi un tel "jemenfoutisme" de la part des autorités ? Peut-être parce que le stationnement sur trottoir ou voie cyclable est une pratique courante des policiers en intervention, qu'ils ont par conséquent du mal à verbaliser. En tous cas, voilà réduit à néant un investissement utile dans les mobilités durables.

A l'heure où notre espace public est engorgé, notre air pollué et notre climat déréglé, il serait temps que nos policiers se mobilisent enfin pour faciliter la vie de celles et ceux qui se déplacent sans polluer. Il serait temps qu'ils donnent tout simplement l'exemple. La police elle aussi a un rôle à jouer en matière d'écologie.


vendredi 30 novembre 2012

Meeting unitaire contre l'austérité : les écologistes pour une approche radicale et réaliste.

Hier, lors du meeting unitaire contre l'austérité, succédant (tardivement) à la tribune à Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou, Gérard Onesta a dressé les contours de l'Europe que nous souhaitons, plus intégrée et solidaire, débarrassée des souverainistes qui n'y participent que pour la détruire. Il a avancé des solutions concrètes et réalistes pour trouver des moyens face à la crise, face à la dette : lutte contre les paradis fiscaux, fiscalité écologique et compensant l'exploitation humaine dans certains pays, limitation de nos budgets d'armements. Il a aussi repris une petite fable (la Grenouille et le Scorpion) pour décrire l'attitude des banques responsables de la crise financière.

Entre le combat démocratique quotidien et néanmoins radical, et l'incantation dans l'attente du grand soir, le millier de personnes présentes a pu comparer différentes approches de l'action politique. A l'applaudimètre, celle défendue par Gérard à assurément été bien appréciée.

jeudi 15 novembre 2012

L'apaisement de nos rues en énerve certains.


A la suite des projets d'apaisement du trafic automobile parisien, certains articles de presse relaient une forte opposition aux zones 30, avec l'argument que les automobiles seraient plus polluantes à 30 km/h qu'à 50 km/h.

L'article suivant me semble être objectif sur le rapport entre vitesse
automobile et émissions de GES :
http://www.actu-environnement.com/ae/news/zone-30-efficacite-pollution-qualite-air-16999.php4#xtor=EPR-1.
Le bilan des baisses de vitesse y apparaît contrasté ou difficilement
évaluable parce que d'autres facteurs y participent, par exemple la
fluidité du trafic. Ce dernier point plaide plutôt en faveur des
"villes 30". A l'image de Nantes, le développement des zones 30 même
sur des axes à fort trafic automobile associées à des mini-giratoires
plutôt que des carrefours à feu améliore la fluidité générale du
trafic.
Et ne perdons pas aussi de vue que la vitesse moyenne à Toulouse est d'environ 20 km/h...

Je retiens donc que devant l'incertitude des chiffres corrélant baisse de vitesse maximale autorisée et émissions de Gaz à Effet de Serre, ce sont d'autres arguments en faveur des zones 30 qu'il nous faut considérer.

Une zone 30, pour ne parler que de Toulouse, c'est :
- moins 40% d'accidents.
- pas d'accident mortel dans ces zones depuis leur aménagement.
- un différentiel de vitesse réduit entre voitures et cyclistes, qui
contribue à une bonne sécurité de ces derniers. En d'autres termes,
une incitation à rouler à vélo dans des rues plus tranquilles.
- les double-sens cyclables qui raccourcissent les trajets des
cyclistes et contribuent par ce seul fait à améliorer leur sécurité.
- une sécurité pour les piétons, enfants, personnes âgées, personnes
handicapées, renforcée par la législation qui leur donne la priorité
lorsqu'ils traversent la rue.

Donc en résumé, le déploiement des zones 30 est essentiel pour développer les mobilités alternatives à la voiture.
Et je fais le pari que lorsque nos villes deviendront des "villes 30", les constructeurs automobiles intègreront cette donnée dans la conception
ou le réglage des voitures.

L'autre enjeux, c'est le développement des zones de rencontre limitées
à 20 km/h. Là, le piéton est prioritaire sur la chaussée elle-même.

A force de répéter "zone de rencontre" et "zone 30" lors de différentes commissions à Toulouse ou à Toulouse Métropole (voirie, transports et déplacements, espace public, pôle territorial) le message commence à passer avec de nombreuses zones de rencontre et zones 30 réalisées en 2012 ou projetées pour 2013, en particulier en centre-ville ou encore dans mon secteur sud-est de Toulouse. J'ai pu constater que les associations de quartiers voient positivement ces projets et s'impliquent dans les concertations associées. Rêvons un peu que les enfants retournent jouer dans nos petites rues de quartiers.

La plaquette sur les zones 30 de Toulouse Métropole est en
téléchargement ici :
https://docs.google.com/open?id=0B2XpQf2vN5guY2YyNTJhNTktODNjMS00MzNmLTk3ZTYtZGQ1NzM1YTc1ODBh



jeudi 1 novembre 2012

1er novembre à Toulouse

Le 1er novembre est une journée particulière pour chacune et chacun. L'occasion d'une pause, d'une prise de recul. C'est encore plus le cas aujourd'hui à Toulouse. Je repense à ces jours d'horreur, ces victimes et leurs familles. Je pense au fanatisme, à tous ces fanatismes qui ont en commun le lavage de cerveau et la négation de l'autre. Je pense au peuple palistinien qui attend d'être reconnu en tant que pays plutôt que d'être rogné dans son territoire par les colonies israéliennes. Je pense à Jérusalem qui devrait être une ville internationale plutôt que le théâtre de conflits d'un autre âge. Je pense à Mr Netaniaou à qui je souhaite de ne pas attendre le crépuscule de sa vie pour tenter de devenir un homme de paix (comme Ariel Sharone). Je pense enfin à la Syrie voisine avec un terrible sentiment d'impuissance.

lundi 22 octobre 2012

Code de la rue et tourne-à-droite vélo à Toulouse

32 carrefours viennent d'être équipés de "tourne à droite" et "tout droit" pour les cyclistes, soit 105 panneaux. D'ici la fin 2012 tous les carrefours à feu du centre-ville de Toulouse en seront progressivement équipés.
En 2013, se sont environ 500 carrefours de Toulouse Métropole qui seront progressivement étudiés et équipés.



Concernant les double sens cyclables dans les zones 30, Toulouse compte 360 km de zones 30 dont 114 km à sens unique. 95% des doubles sens cyclables ont été étudiés et les 2/3 environ ont été réalisés. 8% de ces rues sont restées à sens unique pour raison de sécurité.

Ajoutons les zones de rencontre qui commencent à apparaître. Limitées à 20 km/h, elles donnent la priorité au piéton sur la chaussée, puis au cycliste et enfin à l'automobiliste.

L'un des enjeux forts des prochaines années est que 2000 km (80%) des rues de notre communauté urbaine soient aménagés en zones 30 ou zones de rencontre dans les quartiers d'habitation, zones de commerce ou abords des équipements publics dont les écoles. Autant de sécurité en plus pour les riverains, les enfants, les personnes âgées, qu'ils soient piétons ou cyclistes.

samedi 20 octobre 2012

"L'automobile n'est plus la reine de l'agglo"

Article de la Dépêche parlant sur la vision qu'ont les habitants de notre agglomération sue la mobilité. Ne seraient-ils pas plus en avance que bon nombre de politique ?
http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/20/1470114-l-automobile-n-est-plus-la-reine-de-l-agglo.html


L'automobile n'est plus la reine de l'agglo...

...mais est utilisée pour près de 80% des déplacements. Mais heureux d'apprendre que les 3/4 des habitants de notre agglomération disent être prêt à changer leurs habitudes.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/20/1470114-l-automobile-n-est-plus-la-reine-de-l-agglo.html


mercredi 17 octobre 2012

Conseil Syndical de Tisséo du 17/10/12 : abstention d'EELV sur le PDU

Régis Godec et moi-même nous sommes abstenus au nom d'EELV lors du vote de cet après-midi, dont l'objet principal était l'approbation du Plan de Déplacements Urbains de la grande agglomération toulousaine.
Mon intervention à cette occasion :


Nous sommes conscients de l'effort consenti pour ce PDU, en particulier en comparaison des autres agglomérations. Mais au regard d'autres investissements moins prioritaires prévus dans la même période, nous pensons que cet effort aurait pu être plus important, étant donné le retard de notre agglomération en matière de mobilité et aussi sa faible densité.

Ces derniers mois, nous, élus, militants écologistes, avons proposé des améliorations à ce PDU. Toutes n'en modifient pas l'équilibre général.

Les Chronobus sont une réponse à notre demande de plus de bus structurants, pour lesquels nous considérons cependant qu’un rythme de création de 2 ou 3 lignes par an serait nécessaire.

Le projet de boucle en tram passant par Matabiau se précise, même s'il reste à arbitrer avec une autre option associant tram et bhns.

Les prolongements des TCSP de l’Oncopole jusqu’à Croix de Pierre et du BHNS Ouest vers le centre de Toulouse sont aussi une bonne chose, même si nous nous interrogeons pour ce dernier projet sur la solution tram vu le nombre de passagers attendus.

Nous saluons aussi l'accord pour un Prolongement de la Ligne B en VAL mais regrettons que la mise à 52 m de la ligne A soit encore soumise à une "clause de revoyure".

Mais beaucoup de nos propositions ne figurent pas dans ce PDU :
1. Un principe strict de répartition de l'espace public au profit de sites propres pour les bus et de voies cyclables continues, afin de donner un vrai avantage aux solutions alternatives à l’automobile dans l'ensemble de notre agglomération; nous avons l’exemple de l’agglomération de Bordeaux qui s’est donnée comme objectif que plus aucune rue n’offre à la voiture plus de 50 % de sa largeur, stationnement compris.
2. Avec l’application de ce principe, les futurs Chronobus seraient en site propre et traverseraient l’agglomération de bout en bout en passant par les boulevards.
3. Nous proposons aussi de développer une filière bio-gaz pour avoir des bus bien moins polluants. Les bus dits "standards" ont des émissions par personne seulement 4 fois inférieures à la voiture, 2 fois inférieures au covoiturage et presque 5 fois supérieures au tram… Nous avons l’exemple d’Oslo où les déchets de 250 000 personnes font rouler 320 bus au bio-gaz, avec un taux neutre d'émissions en carbone, - 78% d'émissions d'oxyde d'azote et - 98% de particules fines. Nous aurions d'ailleurs souhaité que le projet de 3ème dépôt de bus soit prévu pour accueillir des bus au gaz, en anticipation d'une telle filière.
4. Nous proposons aussi la programmation d'un Réseau Express Vélo intégré dans le réseau structurant métropolitain, très qualitatif, sur 3 ou 4 axes dont au moins un circulaire à l'horizon 2015, et suivant aussi les projets de Trams et BHNS. Plus généralement, nous défendons un plan vélo global mieux précisé dans ce PDU avec un niveau d’engagement pour les axes majeurs comparable aux projets de TCSP.
5. Parmi nos priorités figure aussi un plan d'urgence pour généraliser les zones 30 et zones de rencontre, dans les quartiers d'habitation, zones de commerce ou proches des équipements publics soit 80% de notre voirie. Aujourd'hui, Toulouse Métropole réalise 25 km de zone 30 chaque année sur les 1600 nécessaires. A ce rythme, c'est 64 années qu'il faudrait pour atteindre l'objectif. L'enjeu se pose dans les mêmes termes pour l'ensemble de la grande agglomération. Les budgets correspondants devraient à notre avis être doublés tout en définissant des principes d’aménagement moins couteux.
6. Même priorité pour un plan d'urgence de mise en accessibilité des trottoirs pour les personnes handicapées, avec les financements qui vont avec. Il n'est pas acceptable de voir des personnes en fauteuil devoir se déplacer la plupart du temps sur la chaussée, pour ne parler que d'un seul type de handicap. Une ville comme Copenhague a depuis longtemps rendu ses trottoirs accessibles avec juste un peu de ciment pour lisser toutes les bordures basses.
7. La marche elle-même ne nous semble pas assez considérée dans ce PDU, avec un objectif de part modale qui n'évolue quasiment pas (de 23 à 24%). Pourtant, la piétonisation du centre de Toulouse apparaît plus ambitieuse aujourd’hui avec le projet Busquets. Les principes d’aménagement mis en œuvre pourraient être déclinés dans un « Plan Marche ».
8. Nous proposons aussi de réduire la vitesse sur le périphérique. Cette proposition peut encore s’articuler avec celle finalement retenue d’étudier une voie réservée en heure de pointe aux bus et aux covoitureurs.

La question du niveau de détail demandé à ce PDU a été posée. Pour nous, il est clair que des éléments de programmation, même s’ils ne sont pas obligatoires, sont nécessaires tant notre agglomération a du retard à rattraper. C’est le cas des fiches actions présentant les projets de TCSP. Il ne faut donc pas s’étonner que le public, les associations... demandent un même niveau de détail pour d’autres actions, dont le vélo.

Aujourd'hui, le vote sur le PDU est l’occasion de constater ensemble que notre agglomération a un grand problème de mobilité et du mal à respirer. Nous partageons le diagnostic et nous approuvons globalement la thérapie proposée. Mais les doses nous semblent trop faibles ou imprécises et tous les remèdes proposés ne se valent pas.

Bien plus que le rapport des commissaires enquêteurs dont les faiblesses ont été pointées, c'est l'évaluation environnementale de ce PDU qui nous préoccupe, ou encore le respect des objectifs de notre Plan Climat. Et nous ne partageons pas l'argumentation consistant à pointer les incertitudes des modélisations pour passer outre l’évaluation environnementale.
Réduire la part modale de la voiture à moins de 50% à l'horizon 2020 nous semble être le bon objectif pour ce PDU.

Notre abstention est une évolution positive par rapport à notre vote contre de 2011, marquant des améliorations nettes de ce PDU, mais pas suffisantes. Elle marque aussi notre volonté d'engagement pour améliorer encore et fortement la mobilité dans notre agglomération.

La marche à la traine...


"Les Toulousains se déplacent moins à pied que ceux des autres grandes métropoles régionales et utilisent plus la voiture."

http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/17/1466535-a-toulouse-les-pietons-marchent-moins-qu-ailleurs.html


vendredi 12 octobre 2012

La voiture électrique : une solution parmi beaucoup d'autres


voiture électrique et borne de recharge : modèle compact et Renault Zoé

La voiture électrique a des avantages :
- pas de pollution locale,
- pas de bruit en ville,
- un rendement 2,5 fois supérieur à celui de la voiture thermique.

Mais elle ne résout pas tout pour autant. Elle nécessite autant d’énergie pour la construire, avec en plus la fabrication et le recyclage des batteries. Sa faible autonomie la destine à la ville où elle occupe autant d’espace public qu’une voiture thermique. L’engorgement du réseau routier ne sera pas résolu...

Enfin, le devenir de la voiture électrique est d’abord lié à notre politique énergétique. Un parc composé uniquement de voitures électriques nécessiterait d’augmenter de près de 50 % la production d'électricité en France, soit par exemple 18 EPR pour un coût d’investissement de 110 Md €…, sans compter le nécessaire renforcement du réseau.

La voiture électrique est sans doutes une solution à développer, mais plutôt pour des flottes de véhicules professionnels, de livraison, ou pour de l’auto-partage… solutions qui resteraient minoritaires à court terme.

Une ville plus vivable, moins encombrée et polluée passe d’abord par un fort développement des transports collectifs et des mobilités douces.

Et concernant l'avenir du secteur automobile, ce n’est pas une mais un ensemble de solutions qui permettront de sauver les emplois, parmi lesquelles la diversification des activités.

lundi 1 octobre 2012

Une part de REV en plus !

Copenhague : une première voie express vélo ("autoroute cyclable") de 18 km ; 26 voies planifiées pour un Réseau Express Vélo (le terme admis en France) de 300 km...
La voie est pour l'essentiel séparée des automobiles et éclairée. Plusieurs pompes sont installées le long du parcours et des rails d’appui pour les pieds et les mains permettent aux cyclistes arrêtés aux feux de s’élancer plus surement... Quelques interruptions en zone 30 quand la ville devient plus dense, ou un arrêt à un feu par ci par là, mais pour l'essentiel, le cycliste avance sans entrave.

Document à consulter ici :

Et je vous conseille la ballade à 200 km/h sur les 18 km de cette première voie express vélo :


A Toulouse, la piste de l'Oncopole inaugurée le 20 septembre pourrait être le premier maillon d'un Réseau Express Vélo d'agglomération. De 4 m de large, séparée du trafic auto et éclairée, il ne manque à cet aménagement que quelques services supplémentaires (pompes à vélo, assurance d'un bon entretien...).
Cette piste est aussi partagée avec les piétons (statut de voie verte) ; c'est une question à débattre avec les usagers, surtout lorsque l'affluence des cyclistes sera importante.
Un premier échange a déjà eu lieu entre nous (Toulouse Métropole) et les représentants de l'association 2 Pieds 2 Roues. Ils s'agissait de nous accorder sur les caractéristiques d'un REV à l'échelle de notre agglomération.

Ce serait un vrai plus que notre PDU présente une dizaine d'axes cyclables structurants transversaux et circulaires et ajoute une part de REV à notre Réseau Structurant Métropolitain.

Plus de détails sur le sujet dans ma contribution au magazine Ville, Rail & Transports traitant du lien entre REV et VAE.

Piste cyclable de l'Oncopole à Toulouse : un début de Réseau Express Vélo ?
Piste cyclable de l'Oncopole à Toulouse : un début de Réseau Express Vélo ?

mercredi 26 septembre 2012

SEMAINE EUROPÉENNE DE LA MOBILITÉ : interview sur le site des élus EELV


Pour sa 11ème édition à Toulouse, la Semaine Européenne de la Mobilité a mis l’accent sur le vélo. L’occasion de faire le point sur la place de ce mode de déplacement en ville, avec Philippe Goirand, conseiller municipal délégué aux pistes cyclables et secrétaire de la commission transports de Toulouse Métropole.

En cette rentrée, comment se porte le vélo à Toulouse ?

Philippe Goirand - Le vélo à pris sa place en centre ville de manière très visible, en particulier grâce à la généralisation des double-sens cyclables dans les zones 30. De même dans certains faubourgs, de nouveaux aménagements ont rapidement favorisé l’arrivée de cyclistes. Je citerai par exemple la rue Achille Viadieux, qui est une voie "inter-quartiers" elle aussi aménagée en zone 30 avec double-sens cyclable. Nous poursuivons par ailleurs l’aménagement de voies structurantes, à l’image de l’avenue Jules Julien, pourvue d’une large et confortable bande cyclable ou d’une voie bus ouverte aux cyclistes. Ce sera prochainement le cas de l’intégralité de la route de Narbonne. Et nous avons inauguré vendredi dernier la piste de l’Oncopôle, avec désormais 8 km de piste cyclable rive gauche de la Garonne (voir vidéo ci-dessous).

Il faut aussi veiller à la qualité des aménagements : nous en avons formalisé les principes dans un cahier des aménagements cyclables, pour permettre à tous les techniciens de Toulouse Métropole d’adopter cette approche qualitative. Ainsi, les intersections auront désormais des bordures basses à zéro centimètres et seront systématiquement assorties de logos vélos.

Concernant le stationnement, une étude à permis d’identifier les besoins sur toute la communauté urbaine et un nouveau modèle d’arceau vélo est à l’étude, plus simple et moins cher à réaliser. De même, des stationnement sécurisés et des services de location sont à l’étude pour les "pôles d’échange", le but étant de développer l’intermodalité, autrement dit la possibilité d’associer vélo et transports collectifs.

Je suis aussi particulièrement heureux du succès rencontré par la vélo-école de la Maison du Vélo, que nous soutenons. 4500 élèves de CM1 et CM2 en ont bénéficié depuis 3 ans.

Enfin, cela fait 5 ans que VelOToulouse existe. Nous avons fait évoluer cette offre, avec l’accès 24h/24, l’intégration dans la carte Pastel de transports (avec un coût d’abonnement baissé à 20 €), et une amélioration de la régulation des stations.

A l’occasion de la Semaine de la mobilité, 2 nouveautés ont été lancées pour les cyclistes. Pouvez-vous les présenter ?

Philippe Goirand - Comme je le disais, le vélo a pris sa place dans le centre ville, mais sa marge de progression reste importante dans l’espace périurbain, où les distances parcourues au quotidien sont plus importantes. Le Vélo à Assistance Électrique (VAE) est une réponse intéressante : il permet d’assurer des trajets quotidiens de 2 fois 10 km, de franchir des côtes, de s’affranchir du vent... sans effort ni transpiration. Nous savons que plus de 60 % des acquéreurs de VAE lâchent la voiture. Voilà pourquoi j’ai défendu et obtenu le lancement - à l’occasion de cette Semaine de la Mobilité - d’une aide à l’achat de VAE pour tous les habitants de la Communauté Urbaine Toulouse Métropole. Son montant est de 25 % du prix d’achat, avec un maximum de 250 €.

D’autre part, nos carrefours à feux tricolores vont très prochainement voir fleurir un nouveau panneau autorisant les cyclistes à tourner à droite, ou même (dans certains cas) à continuer tout droit au feu rouge, à condition - et j’insiste sur la condition - de laisser la priorité aux piétons et aux véhicules passant au vert. C’est l’application d’une évolution du code de la route défendue depuis longtemps par les associations de cyclistes, que nous situons (avec les double-sens cyclable en zone 30 et la création des zones de rencontre) dans une démarche plus globale intitulée "code de la rue".

Quelles seront vos priorités pour l’année qui vient ?

Philippe Goirand - Avancer concrètement sur les axes prioritaires : route de Narbonne, route de Seysses, bords de Garonne... Aménagements associés au tram et aux Bus à Haut Niveau de Service... Les contraintes budgétaires sont là et la tentation existe de réduire ou retarder certains projets. Alors qu’ils n’y a pas plus efficace comme investissement pour faire réaliser des économies aux collectivités et aux ménages. Le budget transport moyen des ménages dépasse les 5000 €. Pensez au pouvoir d’achat gagné par celles et ceux qui se déplacent quotidiennement à vélo ! Pensez à ce que les cyclistes réinvestissent dans l’économie locale plutôt que dans les dépenses en carburant !

L’autre domaine pour lequel il faut encore changer de braquet et de démarche concerne les zones 30. Nous avons vu leur impact dans le centre de Toulouse. Mais beaucoup reste à faire à l’échelle de l’agglomération. Sur les 2500 km de voirie de la communauté urbaine, 400 environ sont aménagés en zone 30 alors que ce sont 2000 km de rues qui devraient l’être. Avec un rythme annuel de 25 km par an, ce sont 64 années qu’il faudrait pour aménager les 1600 km restants... L’enjeu d’apaiser les rues de nos quartiers, la proximité des commerces et des équipements publics comme les écoles, ne concerne pas que les cyclistes, mais la sécurité de tout le monde !

J’aimerais aussi avancer sur la question du recyclage et de la réparation des vélos. Beaucoup de gens ont un vieux vélo qui pourrait reprendre du service moyennant quelques réparations. Les ateliers associatifs permettent à chacun d’acquérir le savoir-faire nécessaire, ou encore d’acquérir un vélo d’occasion à bas prix. Il reste à trouver une démarche pour valoriser, aider ces actions, faire en sorte que la collecte des vélos s’organise entre tous ces acteurs. Il est nécessaire de travailler en bonne intelligence, même sans être d’accord sur tout.

Enfin, nous allons travailler à mettre en œuvre une campagne de communication pour qu’un maximum de gens essayent et adoptent le vélo urbain. Les arguments ne manquent pas : efficacité et ponctualité assurée, meilleure santé avec un exercice physique quotidien, pouvoir d’achat... Bref, les chantiers ne manquent pas !

lundi 24 septembre 2012

Inauguration de la piste cyclable de l'Oncopole

Ce 21 septembre, journée du souvenir, nous avons aussi regardé le futur avec optimisme en inaugurant la magnifique piste de l'Oncopole. Nous voilà avec un itinéraire cyclable continu, sécurisé et agréable de Portet-sur-Garonne jusqu'au centre de Toulouse. Et bientôt, il en sera ainsi jusqu'à Blagnac. Cette piste de 4 m de large, éclairée, isolée du trafic automobile, préfigure j'espère un futur Réseau Express Vélo pour se rendre aux quatre coins de notre métropole.


mercredi 19 septembre 2012

Conférence "La place du vélo dans la ville" : économie


Conférence la place du vélo dans la ville -... par philippegoirand


Conversation entre un automobiliste et un cycliste :
- J’ai calculé qu’avec la baisse de 6 centime par litre d’essence, le gouvernement m’a permis d’économiser, rien que sur les trajets domicile/travail :
215 jours ouvrés x 10 km x 8 litres d’essence pour 100 km x 6 centimes… ça fait… 1032 !
- Moi, je n’ai rien gagné… Au fait, combien te coûte ta voiture chaque année ?
- 215 jours ouvrés x 10 km x à peu près 50 centimes… ça fait… 1075 !
- Tu peux vraiment dire merci au gouvernement !
- J’ai comme un doute…
- Je crois que tu as confondu Euros et Centimes… Allez, tu as quand même gagné l’équivalent d’un mois de location à la Maison du Vélo…

Le budget transport est avec 5 140 € par an le deuxième poste dans le budget des ménages (15 %) après le logement (8 440 €), et devant l’alimentation (4 980 €)
Pour 10 km par jour, une voiture coûte tout compris autour de 1000 € / an.
Un bon vélo coûte autour de 100 € / an.
Le vélo (pliant, loué, stationné en sécurité) peut faciliter l’accès aux transports collectifs, en particulier dans les zones périurbaines.
En meilleure santé, pas polluant, moins consommateur d’infrastructures et d’espace public (coût de l’engorgement routier), un cycliste rapporterait à la collectivité plus de 1000 € par an.
En matière de santé publique,
1,21 € gagné en dépenses de santé par km parcouru ! (étude « L’économie du vélo » de 2009 pilotée par Atout France)
Près de 5 milliards € économisés par an avec une pratique actuelle du vélo autour de 3%.
12 à 15% à horizon 2020 permettrait une économie de 15,4 milliards € par an.
Les retombées économiques du vélo :
4,5 milliards €
9 fois supérieures aux investissements.
En France, on vend plus de vélos que de voitures.

"La place du vélo dans la ville" : santé


42 000 morts prématurées en France chaque année à cause des pollutions des moteurs diesel.
1/2 heure de vélo par jour diminue par 2 le risque cardio-vasculaire.

Conversation entre un automobiliste et un cycliste :
- J’ai trouvé une super salle de gym pour perdre mes kilos. A 3 km de chez moi. On peut se garer. 36 € par mois. Parfait !
- Et tu fais quoi comme exercices ?
- Surtout du marcheur et du vélo d’appartement. On voit un chouette parcours à l’écran tout en pédalant.
Le reste, c’est vraiment dur…
Et toi, tu fais quoi ?
- A ton avis ?
A vélo, je fais mon exercice quotidien en suivant des trajets plus agréables, tranquilles et sécurisés. Je respire moins de pollution. Résultat : en pleine forme et moins stressé !



Conférence la place du vélo dans la ville - santé par philippegoirand

"La place du vélo dans la ville" : efficacité du déplacement

Conversation entre un automobiliste et un cycliste :


- Je suis bien dans mon auto, avec ma clim, ma radio. Je pourrais y passer des heures, ce que je fais, d’ailleurs…
- Et tu écoutes quoi comme radio ?
- Ben… Radio Trafic, tiens !
- A vélo, mes itinéraires sont souvent plus courts qu’en voiture. Je mets 20 minutes pour 5 km, quoi qu’ils disent sur Radio Trafic, que je n’écoute pas d’ailleurs.


50% des déplacements urbains effectués en voiture sont d’une distance inférieure à 5 km.
Vitesse moyenne d’une voiture en ville : 19 km/h
Sur ces distances, le vélo est très efficace, surtout aux heures de pointe.
Vitesse moyenne d’un vélo en ville : 15 km/h soit 20 minutes pour 5 km.


En France, on vend plus de vélos que de voitures

...Retour sur la conférence d'hier, où j'ai entre autre traité de l'économie du vélo.



lundi 17 septembre 2012

La place du vélo dans la ville


A l'occasion de la Semaine de la Mobilité, un coup de projecteur est mis sur le partage de l'espace public, les mobilités douces et plus particulièrement le vélo urbain.

La conférence sur "La place du vélo dans la ville"
mardi 18 septembre à 9h salle du Sénéchal,
va être l'occasion de détailler notre politique vélo, qui propose désormais une réponse globale incluant les voies cyclables, le déploiement des double-sens cyclables en zone 30, le stationnement, le lien avec les transports collectifs et un panel de services vélos (location, vélo-école…).



Il s'agira de regarder objectivement les avancées, mais aussi les manques ou retards, tellement nous partons de loin.
Par exemple, 1600 km de voiries de Toulouse Métropole ont vocation à être "apaisés" en Zones 30 ou Zones de Rencontre, avec une meilleure sécurité à la clé pour tous. Avec un rythme actuel de 25 km par an dans Toulouse Métropole, c'est 64 années qu'il nous faudrait pour arriver au bout du projet…

Jeudi 20 septembre, le lancement de l'aide à l'achat de Vélos à Assistance Electrique doit permettre de développer l'utilisation du vélo dans l'espace périurbain. Ces VAE sont en effet une excellente solution pour assurer des trajets de 2 fois 10 km par jour, franchir des côtes et arriver frais à destination.

Enfin, se déplacer à vélo est très bon marché, alors que faire 10 km en voiture pour ses trajets domicile/travail revient tout compris à plus de 1000 € par an ; le cycliste urbain ré-injectera une partie de son gain de pouvoir d'achat dans l'économie locale… Il est temps de prendre en compte l'impact économique positif du vélo urbain.

J'espère que cette Semaine de la Mobilité sera pour beaucoup l'occasion de tester et d'adopter la solution vélo, solution d'aujourd'hui et du futur.

samedi 15 septembre 2012

La Semaine de la Mobilité démarre par une série d'actes de délinquance routière.

Le ballet des Ferrari en pleine ville a repris ce week-end pour une opération de bienfaisance à Toulouse. J'ai écrit au préfet pour qu'il fasse respecter la sécurité et le code de la route. La vidéo publiée sur mon mur Facebook démontre qu'il n'a pas prêté attention à mon courrier.

L'impunité continue et la Semaine de la Mobilité dont le thème sera le partage de l'espace public (...) démarre par une série d'actes de délinquance routière.

Je ne voulais pas communiquer là-dessus une fois de plus tellement j'ai l'impression de parler dans le vide, mais ne rien dire serait capituler par rapport à ceux qui se croient tout permis.

mercredi 12 septembre 2012

C'est reparti pour le ballet des Ferrari en pleine ville.

Les "Baptêmes en Ferrari" reprennent de ce week-end. Je partage à 100% le communiqué de l'asso Vélo Toulouse. J'ai moi-même écrit au préfet pour lui demander que la sécurité et le code de la route soient respectés sur le parcours de ces bolides.

"La semaine
 européenne de la mobilité aura lieu du 16 au 22 septembre 2012. Son objectif d’inciter aux alternatives à la voiture individuelle se focalise cette année sur le vélo, mode de déplacement doux et actif particulièrement adapté au milieu urbain.

Parallèlement, et pourtant avec un partenaire commun, le premier week-end de cette opération verra des Ferrari défiler à toute allure sur le parking du parc des expositions à Toulouse. Célébration sera ainsi faite à ces voitures symboles de vitesse, de bruit et de puissance.

Mais comme le soulignent les organisateurs, cela sera sous couvert d’une bonne cause : de l’argent sera reversé à l’association Hôpital Sourire qui améliore le quotidien des enfants hospitalisés. Toutefois cela paraît choquant et incohérent quand les accidents de la route sont la première cause de mortalité des enfants entre 15 et 24 ans.

Est-ce décent de créer et d’exacerber, en particulier chez les enfants, une admiration pour des véhicules puissants et rapides ? Quel message comprendra un gamin que l’on fait monter dans une Ferrari à toute vitesse et que l’on sensibilisera quelques jours plus tard aux méfaits de la vitesse lors de la grande journée des vélos écoles jeudi 20 septembre sur les allées Jean Jaurès ?

Car dans le même temps d’autres se battent pour pacifier les rues et la ville, l’apaiser en réduisant les vitesses et en partageant l’espace public pour la rendre plus sûre et conviviale.

Dans un contexte de raréfaction de l’énergie et du renchérissement de son prix, de changement climatique, de pollution, de réduction des vitesses et de l’insécurité routière, il nous paraît aberrant d’organiser et de parrainer un tel événement qui va à l’encontre de la sécurité et de l’apaisement de notre ville.

Nous encourageons les Toulousain-e-s à se rendre à la vraie semaine de la vraie mobilité, par exemple en prenant part ce week-end aux visites à vélo de notre belle ville organisées à cette occasion et dans le cadre des journées du patrimoine.

Pour plus d’informations, contacter : Sébastien BOSVIEUX, président, tel : 06 02 36 23 81"

mardi 11 septembre 2012

Contradiction mortelle

Sur France Inter, Laurence Parisot demande une approche scientifique (pour démontrer l'intérêt et l'absence de danger des gaz de schiste). Singulier point de vue sur la crédibilité des arguments développés jusqu'ici par les multinationales pétrolières.

lundi 3 septembre 2012

Intervention devant des étudiants de l'Université Toulouse Mirail

Cet après-midi, je suis intervenu devant une trentaine d'étudiants de l'Université Toulouse Mirail qui doivent parrainer les 1ère année.

La vidéo :


Intervention Philippe Goirand devant les... par philippegoirand


Objectif :
- sensibiliser une trentaine d'étudiants "parrains" sur le vélo urbain. Ils seront eux-mêmes chargés d'accueillir les étudiants en 1ère année ;
- leur remettre la carte des itinéraires cyclables à Toulouse et Toulouse Métropole ;
- parler des avantages du déplacement à vélo, en particulier sur le plan économique ;
- répondre à leurs interrogations, aux freins à l'utilisation,
- faire ensemble 2 parcours qui ont été spécialement fléchés entre le centre-ville et l'UTM.





Merci aux responsables de l'UTM et aux étudiants pour leur accueil.

jeudi 30 août 2012

Rentrée 2012 – Prix de l’essence


(Communiqué du Club des Villes et Territoires Cyclables du 30 août 2012)
Le Club des villes et territoires cyclables rappelle au Gouvernement que le vélo est un outil efficace au service du pouvoir d’achat des Français !

Alors que le Gouvernement vient de prendre une mesure de baisse des taxes sur les carburants pour atténuer l’effet de la hausse des prix du gazole et de l’essence sur le budget des ménages, le Club des villes et territoires cyclables rappelle ses propositions pour faire du vélo un outil concret et efficace au service du pouvoir d’achat et des politiques publiques de transport, d’aménagement du territoire, de santé et de citoyenneté.
« Le comble de cette mesure est qu’elle est très coûteuse pour le budget de l’Etat tout en étant déjà qualifiée de cosmétique par les commentateurs et les bénéficiaires », a souligné Jean-Marie DARMIAN, Président du Club. « Dans trois mois, quand prendra fin cette réduction fiscale, il faudra bien assumer des décisions courageuses et efficaces. Pourquoi ne pas les adopter dès aujourd’hui ? Il faut sans délai engager des mesures pour économiser la facture énergétique, diminuer les impacts environnements de la voiture et encourager les solutions alternatives. Le vélo est une de ces solutions, utilisé seul ou combiné aux transports publics ! ».

Le Gouvernement ne flèche aujourd’hui aucune solution alternative à la voiture ni aucun objectif de diminution de la consommation de carburant. Comme son prédécesseur, il cherche à atténuer provisoirement les effets d’une hausse inévitable des prix à la pompe.
 
La France doit, à l’instar de ses voisins européens, se doter d’une politique nationale en faveur du vélo et engager des mesures efficaces, en commençant par des incitations économiques. Ces mesures doivent en priorité cibler les employeurs et les salariés. Elles constituent un levier puissant pour le report de déplacement de la voiture solo vers le vélo pour le déplacement domicile/travail et au-delà, pour tout motif de déplacement.
Le Club des villes et territoires cyclables rappelle également qu’une telle politique entraînant une augmentation très significative de la vente de vélos soutiendra les fabricants français, les équipementiers et toute la filière d’emplois de services – non délocalisables – qui, de la réparation à l’apprentissage du vélo, a montré son potentiel notamment depuis l’essor de la pratique du vélo dès 2005. En outre, les retombées économiques du vélo qui représentent aujourd’hui 4,5 milliards d’euros sont déjà 9 fois supérieures aux investissements.
Enfin, en matière de santé publique, ce sont quelque 5 milliards d’euros qui sont économisés chaque année avec une pratique actuelle du vélo autour de 3%. Une pratique de 12 à 15% à horizon 2020 (niveau actuel de nombreuses villes européennes) permettrait d’engranger une économie de 15,4 milliards d’euros par an.
 
Pour le Club des villes et territoires cyclables, deux familles de mesures sont urgentes et plus que jamais d’actualité, comme il le soulignait déjà en août 2011 : un programme national Au travail à vélo, sur le modèle de Cycle to work en Grande-Bretagne, et l’indemnité vélo : la participation de l’employeur aux frais de déplacement domicile/travail des salariés.
—> Un programme national « Au travail à vélo », sur le modèle de « Cycle to work » en Grande-Bretagne
La mise à disposition gratuite de vélos et la facilitation de l’acquisition d’un vélo par les salariés constituent un enjeu majeur car les déplacements domicile/travail restent très structurants dans les choix de mobilité, et permettent de diminuer le poste transport du budget des ménages. Les employeurs qui faciliteront l’accès des salariés au vélo (prêt de vélo ou aide à l’achat) doivent bénéficier d’incitations (exonérations fiscales et sociales) sans que ces aides soient assimilées à des avantages en nature pour le salarié.
 
—> La participation de l’employeur aux frais de déplacement domicile/travail des salariés : l’indemnité vélo
Une « indemnité vélo » facultative pourrait être versée par l’employeur aux salariés qui choisissent le vélo comme mode principal de déplacement, comme c’est déjà le cas pour les frais de carburant dans le cadre de la prime transport. Elle serait combinable au remboursement de l’abonnement transport (pour le trajet de rabattement vers une gare ou station) notamment lorsque le salarié réside hors du périmètre de transport urbain. Cette indemnité kilométrique qui pourrait être de 0,21 € du kilomètre (comme en Belgique) serait exonérée de cotisations sociales et patronales et d’impôts sur le revenu pour le salarié. Le montant de l’indemnité pourra être déterminé lors de la mise en place d’un Plan de Déplacements d’entreprise (PDE) au sein de l’entreprise.
 
L’ensemble des propositions du Club des villes et territoires cyclables pour faire du vélo un puissant « remède anti-crise » ont été largement présentées depuis un an. Elles sont aujourd’hui adressées au Premier ministre et seront présentées aux ministres du Développement durable, de l’Economie et de l’Egalité des territoires à l’occasion des rendez-vous qu’il a sollicités auprès d’eux.
Le Club des villes et territoires cyclables, créé en 1989 par 10 villes pionnières, rassemble aujourd’hui plus de 1 300 collectivités territoriales : communes, agglomérations, départements, régions, représentant 42 millions d’habitants. www.villes-cyclables.org

mercredi 29 août 2012

Nous sommes favorables à l’expérimentation des salles de consommation à Toulouse

(Communiqué des élus municipaux toulousains EELV)

Dans le quotidien Aujourd’hui en France de ce 29 août, l’adjoint au maire de Paris et député (PS) Jean-Marie Le Guen demande au gouvernement de donner le feu vert à l’expérimentation des salles de consommation à destination des toxicomanes. Cette déclaration fait écho à la position prise par le Conseil municipal de Toulouse, qui avait adopté un vœu dans ce sens en novembre 2010, à l’initiative des élu(e)s écologistes. 

Expérimentées avec efficacité depuis une quinzaine d’années dans plusieurs pays étrangers, les « salles de consommation de drogue à moindre risques » (SCMR) sont des centres d’accueil de toxicomanes, dans lesquels ces derniers peuvent consommer leur drogue. Le but est de faire de la prévention et d’éviter la consommation sauvage en pleine rue. Ces salles ne sont en aucun cas des « zones de non droit », pas plus qu’elles n’ont pour vocation d’encourager la consommation de drogues ou de constituer une première étape vers la dépénalisation.

Face aux problèmes d’ordre sanitaire, social et de tranquillité publique posés par les toxicomanies, les SCMR constituent donc une réponse pragmatique qui pourrait compléter les dispositifs de réduction de risque et s’intégrer dans les réseaux de soins et d’accompagnement existants.

Autant d’éléments qui avaient conduits le Conseil municipal de Toulouse à demander au gouvernement précédent de prendre une position claire en faveur des SCMR, et de permettre, en concourant à leur financement, l’expérimentation de ces centres, en collaboration avec l’ensemble des services compétents.

Durant l’élection présidentielle, François Hollande s’était dit favorable à l’expérimentation de ces salles, « pour améliorer la santé des usagers de drogue et réduire les nuisances dans nos quartiers. »

C’est pourquoi nous réaffirmons aujourd’hui notre souhait de voir cette expérimentation mise en place, à Toulouse comme dans les autres villes qui ont manifesté leur intérêt pour le dispositif.

mardi 28 août 2012

L’expulsion du CREA appelle des réponses rapides aux problèmes d’hébergement des sans abris

(Communiqué des élus municipaux toulousains EELV)

Le Centre Social Autogéré (CREA) de Toulouse a été évacué ce matin des locaux qu’il occupait depuis avril 2011 au 70 allées des Demoiselles. Les élu(e)s écologistes regrettent l’empressement des services de l’Etat à faire exécuter une décision d’expulsion rendue par le tribunal administratif le 29 juin dernier.  

Dans un contexte de pénurie criante de l’offre d’hébergement pour les sans abris, l’action menée par des collectifs tel que le CREA met en lumière l’insuffisance des politiques publiques. C’est pourquoi, en mettant un terme à cette expérience innovante, l’Etat se place dans l’obligation d’apporter des réponses à la hauteur des besoins. 

Dans l’immédiat, nous exigeons que des solutions rapides soient trouvées pour le relogement des familles hébergées au CREA – relogement dont les conditions auraient du être fixées avant l’expulsion du collectif.

mercredi 1 août 2012

Route de Narbonne : le bout du tunnel pour les cyclistes

Réunion très constructive ce matin sur le projet de voie cyclable route de Narbonne, l'un des 4 axes prioritaires du plan Vélo. Après plusieurs aller-retour, une vraie continuité cyclable est en vue, ainsi qu'une traversée sécurisée du périphérique depuis l'avenue Jules Julien réaménagée cette année. L'occasion de saluer l'implication des services de Toulouse Métropole.

Après, nous sommes encore bien loin d'un Réseau Express Vélo. La logique routière est encore trop présente pour trouver sur cet axe l'espace nécessaire à une vraie "autoroute cyclable".

samedi 21 juillet 2012

Le Tour de France, ça coûte très cher, ça pollue et c'est très mauvais pour la santé des coureurs. Tout le contraire du vélo urbain !

Le hasard fait drôlement les choses. Premier jour de vacances dans ma maison familiale dans les Pyrénées, près de St-Béat, et voilà que le Tour de France passe à 300 m… Nous sommes 3 générations. Se ravivent les souvenirs du Tour que je regardais chez ma grand-mère à Luchon dans la maison allées d'Etigny. A la télé, je surveillais leur arrivée au niveau du parc des Quinconces et là, direction la fenêtre de la chambre pour voir la fiction devenir quelques secondes de réalité. Au fil des années, se sont succédés et restent dans ma mémoire Poulidor, Ocana, Thévenet, Hinault. Surtout Poulidor arrivant en solitaire à Superbagnères. Et puis la distribution de cadeaux publicitaires de la caravane du tour, la foule, la fête… Je me souviens surtout des casquettes aux noms des meilleurs coureurs et aux couleurs de leur équipe. Il me semble qu'elles étaient en coton…


Alors aujourd'hui, comment éviter ça à mes enfants, même s'ils ne regardent pas la télé ? Alors que les cousins sont là, qui, eux, la regardent. Et comment éviter la première étape : la caravane. Le "comment" devient un "pourquoi" suivi d'un "à quoi bon".

Les voitures et camions publicitaires ont vraiment de drôles de têtes, transformés en maisons, comptoirs de café du commerce, chevaux, remorques portant des cyclistes d'opérettes faisant du surplace avec des déhanchements ridicules, cage à Chippendale… Les enfants sont sagement au bord de la route en pente vers le Mourtis, prêts à attraper tout ce qui peut l'être.
Et la distribution commence. Casquettes Carrefour, frisbies ERDF, mini saucissons Cochonou, doses de lessive XTra, madeleines officielles du Tour St-Michel, prospectus de la CGT et de la CFTC (si si), exemplaires de l'Equipe, porte-clés, bracelets, magnets… toute une éducation à refaire… Vision de crise. Une foule d'enfants affamés de babioles. Parents répartissant les fruits de la pêche pour éviter les conflits. Distributeurs condescendants.

Et tous ces paradoxes. Voilà une course cycliste et la montagne est envahie de bagnoles, camions et se met à puer le gasoil. Effort surhumain et tricherie. Qui doit-on admirer ? Les chimistes ? Il serait peut-être plus simple de ne plus rien contrôler et d'encourager les labos pharmaceutiques à sponsoriser les équipes. Ne seraient disqualifiés que les concurrents mourant avant 70 ans. Et comment interpréter un tel engouement national et international pour une course de tricheurs. Les gens ne sont pas idiots. Ils savent. Ils acceptent. Ou ils s'en foutent. Tant qu'on leur ressert ce morceau d'enfance, d'innocence, ce temps où le dopage "n'existait pas". Ce moment d'oubli du quotidien. Et quel spectacle que la France vue d'hélicoptère ! Le voilà le paradoxe le plus fort. C'est le paradoxe français. La France : pays magnifique qui se livre en spectacle sur fond de tricherie et d'exploitation de la santé de quelques uns. Comme l'exportation des droits de l'homme et la Françafrique… C'est vrai qu'il y a plus grave que le Tour de France. D'autant que le Tour nous fait oublier tout ce qui nous dérange. C'est l'été, les vacances. Même les bruits de klaxon deviennent mélodieux. Les politiques se taisent, ou alors parlent du Tour, l'accueillent dans leur baronnie… Le lien entre sportifs et politiques existe sans doutes dans l'esprit de beaucoup de gens. Cette idée que si on grattait, ce qui apparaîtrait ne serait pas joli joli. Mais pourquoi gratter, tant que tout le monde y trouve son compte ? Ne pas se faire pincer (la main dans le sac, la valise, sur la seringue…) est une preuve d'intelligence, de compétence, de capacité au leadership. Malheur au pincé. Il récoltera l'oubli. Pourquoi en vouloir au vainqueur de tricher, puisque pour gagner, il n'a pas d'autre choix que de tricher ? En sport comme en politique, la tricherie est acceptée et n'exclut pas le rêve, l'admiration. Voilà notre monde. Une candidate politique choisit de porter comme premier thème de sa campagne présidentielle la lutte contre la corruption. Elle se fait dégommer à cause de son accent. Voilà le monde dans lequel nous vivons. Souhaitons-nous de rêver encore un peu, d'admirer encore de nouvelles icônes de jaune vêtues pour nous faire oublier cette réalité que nous percevons, mais refusons d'affronter, tant nous nous sentons petits et impuissants. Je n'ai pas envie de blâmer mes compatriotes dans cette histoire. Chacun a le droit de souffler, de s'évader. Mais ce monde ne peut pas durer tel qu'il est. Qui sait ce que nos enfants seront un jour obligés de grappiller à la place des cadeaux publicitaires de la caravane.

J'en oublierais que je suis en charge du développement du vélo dans ma communauté urbaine. Et oui. Rien à voir. Impensable, l'idée de faire appel à la notoriété d'un cycliste pour venter les atouts du vélo urbain. Ou alors, il faudrait l'employer à contre emploi. "Le Tour de France, ça coûte très cher, ça pollue et c'est très mauvais pour la santé des coureurs. Tout le contraire du vélo urbain !" Ca y est. Je tiens mon slogan. Merci le Tour de France.

lundi 9 juillet 2012

Vancouver : nature et métal.

Delphine Batho : «L’écologie est un levier pour sortir de la crise»

A propos de l'article de Libération : http://www.liberation.fr/terre/2012/07/06/l-ecologie-est-un-levier-pour-sortir-de-la-crise_831734

C'est là que les questions sémantiques ne sont pas simples et dépendent des interlocuteurs... En tant qu'écolos et à des écolos convaincus, nous dirons (et aurons raison de dire) : la crise globale a des causes écologiques, entre autre parce que nous arrivons au bout de nos ressources énergétiques. L'écologie sera dans ce cas vue comme un outil pour utiliser au mieux nos ressources sans compromettre l'avenir.

A des productivistes, nous dirons plus simplement : tant qu'à faire du keynésianisme et rechercher la croissance, investissons dans l'écologie plutôt que dans des projets pharaoniques dépassés. Autrement dit, la croissance verte, c'est un moindre mal.

Mais je crains que ce ne soit pas suffisant pour assurer une bonne vie aux générations qui vont suivre.

C'est vrai qu'il pleut souvent à Vancouver.


vendredi 6 juillet 2012

Portland : aménagement d'une intersection pour les vélos, avec temps de feu spécifique.

Portland : Encorbellement réalisé sur un pont ferroviaire pour une voie cyclable.

Portland : écoquartier et espace végétalisé.

Portland : Tanner Springs park.

Portland, limites de l'écoquartier : le bitume et la place encore très forte de la voiture.

Tram StreetCar et écoquartier à Portland.

mercredi 4 juillet 2012

Portland : les arrêts de tram sont particulièrement soignés, ici dans un style rétro.

Portland : beau design des mobiliers urbains, en particulier associés au tram.

Portland : arceaux vélos protégés de la pluie à proximité d'un arrêt de tram.

Station du Tram-train Tri Met MAX

Portland : tram de ville StreetCar

À Portland comme à Vancouver, les bus peuvent embarquer des vélos à l'avant avec un système d'attache pliant.

Street Car : tram de ville de Portland

Deuxième système de tram mis en service en 2001. Il innerve le centre-ville sur 13 km, 46 arrêts, en complément du Tri-Met MAX.

Tri Met MAX : le tram-train de Portland.

le Tri-Met MAX roule vite en banlieue, par exemple en direction de l'aéroport, et innerve aussi le centre-ville avec des arrêts fréquents.

Portland : bel espace public associé des systèmes de récupération de l'eau végétalisés.

Portland : certains aménagements cyclables ont été associés à des systèmes de récupération d'eau végétalisés.

Portland : tourne à gauche spécial cyclistes.

Portland : ils testent différents types de points de recharge électrique pour les voitures, parce qu'il y a différentes compagnies d'électricité...

mardi 3 juillet 2012

Téléphérique de Portland (aerial tram)

Téléphérique de Portland (aerial tram)

Téléphérique de Portland (aerial tram)

Téléphérique de Portland (aerial tram) : construit en 2006, 78 personnes par cabine.

L'intermodalité selon Portland : Tram, piste cyclable, parking vélo et téléphérique !

Portland : piste cyclable flottante

Portland : piste cyclable flottante

Je prends une photo à travers la fenêtre du bus pour Cannon Beach, un peu par hasard. Et voilà ce que je vois...

lundi 2 juillet 2012

Portland : mobilier urbain.

Le modèle d'arceaux auxquels nous réfléchissons à Toulouse...


... est à Portland.

Le cycliste du centre-ville de Portland


Contrairement aux quartiers situés à l'Est du fleuve Willamette, pas ou peu de voies cyclables dans l'hypercentre. Résultat, peu de cycliste ici. La voiture règne et bénéficie d'un large espace, dont une partie serait facile à rendre aux cyclistes. Mais ici aussi, comme à Vancouver ou partout dans le monde, le buziness et les quartiers d'affaires n'ont que peu à voir avec le vélo.

Portland : espace public


La quasi absence de voies cyclables dans le centre-ville est compensée par un magnifique espace public. Le piéton est traité avec tous les égards, si ce n'est des feux qui l'obligeraient à s'arrêter constamment (s'ils étaient respectés).

Traitement systématique des carrefours du centre-ville : apaisement du trafic, accessibilité, feux avec décompte du temps restant... Le luxe.


Le seul problème, c'est que les feux ne sont pas synchronisés sur la vitesse d'un piéton (français ?) et incitent à ne pas attendre la fin du décompte.

Beaux vélos et beaux arceaux.