vendredi 27 février 2009

Big Brother is watching VélôToulouse ?

Suite aux problèmes de casse des VélôToulouse et à la fermetures de stations, Mr Moudenc a porté en conseil municipal un voeu demandant plus de sécurité pour les vélos en libre service, notamment par l'utilisation de la vidéo surveillance. Il s'agissait de nous rappeler que les VéloToulouse ont été mis en service sous sa mandature. Mais d'autres villes, pas forcément de droite, ont développé avant ce service, par exemple Paris et Lyon (spéciale dédicace à notre collègue Denis Baupin).

(Réponse orale à Mr Moudenc)

"Précisons que la Mairie n'a pas seulement décidé de fermer certaines stations. Un travail de sensibilisation a été fait dans le même temps. Et depuis leur réouverture, nous constatons une très nette amélioration de la situation.

A propos de vidéo surveillance, regardons ce qui se passe ailleurs.
La Grande-Bretagne a investi des millions pour s'équiper du plus vaste système de surveillance d'Europe et seuls 3% des délits sont résolus à l'aide des caméras de surveillance. Londres, la ville plus videosurveillée (500000 caméras), devrait être la ville la plus sûre du monde. Mais ce n’est pas le cas. Si l'objectif est le flagrant délit, la police doit être déjà à proximité, donc pas besoin de caméras... Et si l'objectif est de retrouver les délinquants, les parades sont multiples (passe-montagne, lunettes noires...). En 2008, Scotland Yard a qualifié cette politique d’échec complet.

Quand on voit l'inefficacité globale de la vidéosurveillance en matière de délinquance, on peut se demander si l'atteinte aux libertés publiques qu'elle provoque ne serait pas une volonté délibérée plutôt qu'un dégât collatéral."

lundi 23 février 2009

AZF : premier jour du procès.

Comme tous les Toulousains, je me souviens du jour de l'explosion, de ce que j'ai pensé, fait dans les minutes et les heures qui ont suivi la catastrophe.
Je me souviendrai aussi de ce premier jour de procès. L'instant était juste ce qu'il faut de grave, dans une salle Jean Mermoz pleine, claire et solennelle. A l'image du président du tribunal, on se rappellera la retenue des paroles, des attitudes, même lors de la lecture de la liste interminable des victimes. On ne s'est pas interdit de sourire à la lecture du courrier de Chirac tentant de justifier qu'il ne viendrait pas témoigner. Souhaitons que se confirme cette impression d'apaisement, sans doute liée au sentiment pour de nombreuses personnes d'être au bout du tunnel, quel qu'en soit le bout.

Procès AZF : à qui profiterait le doute ?

Communiqué diffusé en tant que porte-parole des Verts toulousains.

Les Verts toulousains espèrent que le procès qui s'ouvre permettra d'établir la vérité des faits sur la catastrophe du 21 septembre 2001. La justice française doit d'abord cela aux victimes qui n'ont que trop attendu, mais aussi à tous les Toulousains. Notre histoire commune ne doit pas faire de place au doute. Après 7 ans d'enquête, des témoignages à profusion, sur un sujet qui relève de démonstrations scientifiques, la vérité doit sceller la réconciliation, particulièrement entre les victimes.
Les responsabilités doivent être établies ou assumées à tous les niveaux de décision, industriel ou politique. Les Verts demandent que le groupe Total, maison mère de la société Grande Paroisse, comparaisse au procès, ainsi que son ancien PDG Thierry Desmarest.
Il s'agit aussi de tirer les leçons de cette catastrophe industrielle, de prévenir de nouveaux désastres en pointant les épées de Damoclès qui restent sur nos têtes (SNPE, le transport de matières dangereuses, les ballastières...) et l'absence de plans de prévention des risques technologiques contrairement à l'obligation de l'état.
C'est enfin l'occasion de réfléchir sur nos modes de production et nos productions elles-mêmes.

vendredi 20 février 2009

Nanotechnologies : avons-nous encore droit à l'erreur ?

Avant tout, je précise que je suis un parfait profane, qui souhaite avant tout partager ses questionnements.
Les nanotechnologies recouvrent bien des sujets dès lors que nous nous situons dans l'infiniment petit (santé, génétique, informatique, énergie...). Je partage la crainte d'une dissémination ou multiplication non maîtrisée de nano-organismes dans la nature, contre lesquels le vivant ne pourrait pas se défendre. Mais les nanotechnologies peuvent être utiles. Par exemple, les écrans à leds, qui se généralisent et consomment beaucoup moins d'énergie, en sont issus.
L'un des aspects les plus controversés touche à la manipulation du vivant. On espère l'allongement de la vie. Personnellement, si on me propose 50 années de plus, je signe tout de suite. La question posée, c'est celle de l'"amélioration" de l'humain, en remplaçant les organes fatigués, en le rendant plus résistant. Est-il dans la nature de l'homme de vouloir s'améliorer. L'histoire nous répond que oui. Est-il recevable que cette amélioration concerne la nature profonde de l'homme, ses gènes ? Depuis le début de la vie sur terre, le vivant a évolué par mutations, pour arriver au niveau de complexité de l'humain. Les facteurs étaient le hasard, la sanction de l'adaptation (ou non) à un milieu et le temps (qui pouvait être très long). L'homme veut que sa volonté soit le seul facteur de son évolution. Il est pressé. A-t-il raison ou tort ? Seul l'avenir le dira, puisqu'en matière de recherche fondamentale, il est impossible d'en anticiper toutes les applications. Peut-être a-t-il raison, compte tenu du changement rapide de notre environnement...
Une fois encore, l'écologie est confrontée au progrès technique. Il ne s'agit évidemment pas d'être contre, mais de rappeler que l'évolution humaine ne peut pas se limiter à ce progrès là. C'est d'autant plus nécessaire que désormais, tout nouveau "bon en avant" peut avoir des conséquences planétaires très rapidement. Les futurs historiens (souhaitons qu'ils existent) feront probablement un lien direct entre l'invention du moteur à explosion et le réchauffement climatique. Ils relieront aussi, je pense, la dissémination dans la nature de produits chimiques de synthèse, de déchets de toutes sortes radioactifs ou non, à la généralisation des cancers - qui deviendront pour la plupart, espérons-le, des maladies chroniques non mortelles -. A propos des nanotechnologies, la question est la suivante : avons-nous encore droit à l'erreur ?
Je crains que le débat pour/contre soit déjà dépassé et je ne vois pas comment nous allons pouvoir échapper à l'infiniment petit. A moins que la bulle ne se dégonfle d'elle-même, si suffisamment de résultats concrets et commercialisables ne sons pas au rendez-vous dans les prochaines années, compte tenu des investissements consentis par les collectivités et les grandes firmes.
Mais nous devons défendre la création d'autorités indépendantes pour encadrer la recherche et l'utilisation des nanotechnologies. Elles seraient chargées, entre autre, de vérifier l’innocuité des nouveaux matériaux, procédés, organismes... En plus du niveau national, le niveau européen me semble indispensable pour une régulation efficace. Les nano-organismes n'auront que faire des frontières... Les questions philosophiques posées ne pourront cependant pas être confinées à des débats entre "sages". C'est aussi aux partis politiques à porter la controverse, et en particulier aux Verts de le faire.
Mais, je le répète, la question fondamentale, qui concerne notre survie, est : avons-nous encore droit à l'erreur ?

lundi 9 février 2009

Volt, politique malgré lui

J'ai emmené ma fille voir le dernier dessin animé de Pixar "Volt, Star malgré lui" (c'est surtout moi qui en avait envie). Un sympathique chien, acteur et star d'Hollywood, découvre qu'il n'est pas le super héro de ses films, alors qu'il confondait sa vie d'acteur et la vie réelle. Après une dure confrontation avec la réalité, il va apprendre à aimer les relations vraies avec autrui, comprendre que la volonté peut à la fois modestement et beaucoup.
Une métaphore du parcours initiatique de l'élu politique, en somme. Enfin, j'imagine. Bon, je publie, mais je vais encore y réfléchir un petit peu...

Efficace, la Communauté Urbaine ?

L'exemplarité d'une politique passe par l'efficacité. La nouvelle Communauté Urbaine du Grand Toulouse, en intégrant de nouvelles compétences, en particulier les transports et la voirie, doit permettre une réponse moins dispersée sur ces sujets.
Mais des évolutions seront nécessaires dans son fonctionnement.
Il convient d'abord de donner aux élus communautaires la légitimité du suffrage universel direct.
Il s'agit ensuite d'opérer une distinction claire entre les pouvoirs exécutifs et législatifs.
Et comme au niveau municipal, des élus de l'exécutif doivent être identifiés sur des responsabilités précises. 52 élus de la ville de Toulouse ont une délégation. Combien d'élus du Grand Toulouse ?
Et pour ce qui concerne ma compétence vélo, pourtant transférée à la Communauté Urbaine, la question reste - disons - ouverte...

Soyons exemplaires !

Canicule et terribles incendies en Australie : l'événement est sans doutes un peu lointain, surtout quand le Sud-Ouest sort à peine de la tempête Klaus. Mais ne nous y trompons pas. Nous connaissons la cause commune de ces phénomènes de plus en plus violents et fréquents.
La question que cette actualité pose à l'élu local, c'est celle de la modestie de son action au regard de phénomènes planétaires tels que le changement climatique. Certains peuvent être tentés par le défaitisme, la politique de l'autruche... N'y a-t-il vraiment rien à faire, même au niveau d'une communauté urbaine nouvellement inaugurée ?
Mais c'est oublier l'un des ingrédients majeur d'une bonne politique, quel qu'en soit le domaine : s'inspirer de ce qui se fait de mieux ailleurs. Pour parler vélo par exemple (:-), il n'y a cas se servir pour piocher de bonnes idées dans bon nombre de villes européennes autrement plus avancées que Toulouse.
Et c'est là que l'espoir renaît. Une bonne politique n'a pas seulement d'impact sur une population donnée. Elle peut vite essaimer et inspirer d'autres acteurs à l'autre bout de la planète.
Alors, pour nous donner de l'espoir et du courage, ne visons rien moins que l'exemplarité.