lundi 18 octobre 2010

Concert du groupe Sexion d’Assaut à Toulouse : une décision à reconsidérer

Communiqué de Régis Godec, président du groupe des élus Verts à la mairie de Toulouse et de Philippe Goirand, porte-parole du groupe local des Verts de Toulouse.

Le 22 octobre, un concert du groupe de de « Sexion d’Assaut » est programmé sur la scène du Ramier. L’un des membres de ce groupe s’est scandaleusement illustré par cette déclaration, publiée dans magazine « International Hip Hop » de juin dernier : "Pendant un temps, on a beaucoup attaqué les homosexuels parce qu’on est homophobe à 100 % et qu’on l’assume." Il a également qualifié l’homosexualité de "déviance qui n’est pas tolérable".

Bien avant cette interview, Sexion d’Assaut avait ponctué certains morceaux de propos de haine envers les homosexuels. Jusqu’à cet appel au meurtre : « Je crois qu’il est grand temps que les pédés périssent, coupe leur le pénis, laisse les morts, retrouvés sur le périphérique ».

Face à des messages aussi scandaleux, nous rappelons que la loi réprime la publication de propos injurieux ou caractérisant une provocation à la violence envers les personnes homosexuelles. Et nous nous associons à l’indignation exprimée par les associations de lutte contre les discriminations.

Partout en France des propriétaires de salles de spectacles ont pris leurs responsabilités, puisqu’une douzaine de concerts de Sexion d’Assaut ont été annulés à ce jour.

Nous regrettons que le gérant du Ramier ne semble pas décidé à prendre les siennes. Monsieur Lasserre croit opportun de justifier sa décision de maintenir le concert en affirmant qu’on ne peut pas le qualifier d’homophobe, puisqu’il est propriétaire d’une boîte de nuit fréquentée par la communauté homosexuelle. Outre que les opinions personnelles de Monsieur Lasserre sont d’une importance assez secondaire dans cette affaire, il ne peut se dédouaner ainsi de choix de programmation qui l’engagent, de la même manière que n’importe quel acteur culturel est engagé par ce qu’il propose au public.

C’est pourquoi, en tant qu’élus d’une municipalité engagée contre le racisme et toutes les discriminations, nous l’invitons vivement à reconsidérer sa décision.

jeudi 14 octobre 2010

Plénière des Verts/EE et politique vélo.

Mardi prochain en plénière des Verts/EE, je présenterai la politique vélo au niveau toulousain et grand-toulousain. N'hésitez pas à m'envoyer déjà vos questions.
D'autre part, je vous propose de participer à une action de communication collective pour promouvoir le vélo urbain : il faudrait que vous veniez si possible à vélo et que vous m'indiquiez la distance et la durée d'un trajet régulier à vélo.

lundi 11 octobre 2010

Double-sens cyclable, version western frite

Continuons les tribulations de Raph Ancel dans un contre-sens cyclable...

0 émissions de CO2, en mouvement : la version belge.

Après la version française, rattrapons le coup avec ces superbes vidéos belges, savant mélange d'humour et de pédagogie. La suite ici : http://www.gracq.be/CAPSULES/Accueil .

0 émissions de CO2, en mouvement

La dernière pub Citroën pour la nouvelle C4 a de quoi faire réfléchir. On y voit une foule de cyclistes suivre un voiture parce qu'elle ne pollue pas à l'arrêt (son moteur s'arrête automatiquement). Le message est : "0 émissions de CO2, à l'arrêt".
De formation publicitaire, l'envie me prend d'essayer d'identifier les messages cachés de ce film, messages pas forcément souhaités par leurs auteurs...

Les points positifs : la rue appartient aux cyclistes et la voiture est l'exception (dommage que les piétons et transports collectifs en soient absents). Le point de vue des cyclistes est la référence en matière de déplacement écolo, même pour choisir une voiture. Après tout pourquoi pas. La plupart des cyclistes possèdent une voiture, même s'ils cherchent à l'utiliser intelligemment.
En négatif : dans quel pays sommes-nous ? Pas en France... aux USA. Quelles têtes ont nos cyclistes. Diverses et variées, mais forcément très caricaturales... Nous sommes dans la diversité, la tolérance, le partage, mais c'est tellement forcé, irréel avec ces rues presque vides hormis nos cyclistes et notre C4, que nous pourrions être... sur une autre planète... genre remake américain de "La belle verte" de Coline Serreau.
Donc, le vélo, c'est super, mais pas forcément pour nous, petits français.

Enfin, on avance... Le vélo est passé du statut de véhicule ringard à la caution "green washing" pour vendre un autre produit... Mais la frustration grandit de ne pas avoir encore une campagne nationale incitant chacun à se mettre au vélo ! Le slogan en est tout trouvé : "0 émissions de CO2, en mouvement !".

jeudi 7 octobre 2010

Plan vélo du plan climat ?

Le plan climat du Grand Toulouse a été lancé aujourd'hui en présence d'un auditoire moyennement nombreux où les élus du Grand Toulouse étaient particulièrement peu présents... Pierre Radanne a été appelé pour orchestrer la manoeuvre, ce qui est assurément un excellent choix. Sa première tâche sera probablement de mobiliser les énergies... humaines.

Invité à la tribune, j'ai pu y "dérouler" ma vision d'un plan vélo pour ce plan climat.

Qu’attendre d’un plan climat ? Qu’il intègre entre autre un plan vélo...
En matière d’état des lieux et d’objectifs, le travail a été en partie réalisé par nos prédécesseurs : les discontinuités cyclables majeures ont été identifiées, priorisées par un schéma directeur et une programmation pluri-annuelle.
Mais la programmation s’enrichit continuellement au fil des nouveau besoins identifiés, en lien avec les habitants du Grand Toulouse (je pense en particulier aux retours issus des assises de la mobilité) et en lien aussi avec les associations. De plus, l’objectif d’avoir des voies cyclables continues me semble devoir être continuellement réaffirmé. Enfin, développer le vélo ne peut pas se résumer à plus de pistes ou bandes cyclables...

La qualité des aménagements est un facteur essentiel pour donner aux cyclistes la sécurité et le confort qu’ils méritent. Ils font l’effort de se déplacer sans polluer. Nous leur devons bien cela, même s’ils bénéficient déjà d’une meilleure santé et gagnent plus de temps dans leurs déplacements quotidiens. La charte technique des aménagements lancée cette année sera rapidement, j’espère, l’outil qui nous manque actuellement.

La généralisation des zones à vitesse modérée (zone 30, zone de rencontre), ainsi que la mise au norme des zones 30 existantes afin de généraliser les double-sens cyclables dans les rues en sens unique, voilà des aménagements qui contribueront aussi à développer largement le vélo en ville.
J’insiste au-près des sceptiques sur le fait que les contre-sens cyclables en zone 30 sont générateur de sécurité pour les cyclistes, parce qu’ils sont plus visibles et raccourcissent leurs trajets. Pour peu, évidemment, que les aménagements des zones 30 soient qualitatifs.
Mais de tels aménagements restent peu chers et peuvent être déployés rapidement.

Plus généralement, l’accompagnement de la pratique cycliste doit se traduire par un plan d’action comportant de multiples volets : intermodalité avec les TC, stationnement sécurisé en toutes circonstances, location de courte ou longue durée, aide à l’acquisition de vélos pliants ou électriques, information, formation... Nous devons toucher un maximum de gens par des actions variées. Le cycliste n’est pas seulement ce militant fagoté dans son gilet jaune fluo qui énerve l’automobiliste bloqué dans les bouchons, ou alimente la polémique à l’envie des médias locaux... Le cycliste est divers et a des attentes diverses en matière d’aménagements et de services. Pour tout vous dire, ce n’est pas le militant cycliste qui m’intéresse le plus. C’est le futur cycliste qui m’intéresse. Celui (ou celle) qui n’a pas encore imaginé qu’il pourrait être cycliste. Je suis sûr que certaines ou certains parmi vous ne s’imaginent pas cyclistes urbains...

Ce futur cycliste, il faut le réveiller. Ca passe bien sûr par la communication. Plus précisément par une stratégie de communication, qui peut être tour à tour ciblée ou massive, mais doit être régulière et créative.
Pourquoi les pays du Nord communiquent-ils autant pour développer le vélo, alors qu’ils ont déjà beaucoup plus de cyclistes urbains que nous ? Parce qu’ils savent que si c’est fait correctement, c’est peut-être le meilleur investissement à faire pour changer les habitudes.

C’est donc un plan d’action global pour le vélo qui faut, comme pour d’autre domaines impactant directement nos émissions en GES.

C’est au vu des moyens affectés que notre plan climat sera apprécié.
En matière de vélo, les investissements nécessaires sont globalement évalués. La programmation des aménagements cyclables de la CUGT, c’est 45 M €, hors grands projets qui impactent aussi le vélo, ou encore les zones 30. Le dernier projet de PDU approuvé par la CUGT nous situe dans les mêmes ordres de grandeur en chiffrant l’ensemble des investissements cyclables à 150 M € pour le périmètre Tisséo d’ici 2020, ce qui représente environ 100 M € pour la CUGT ou encore 10 M € par an. Reste à évaluer les actions complémentaires. Le groupe de travail Vélo qui se tiendra tout à l’heure nous permettra d’en savoir plus.

Nous sommes donc à peu près à un niveau d’investissement comparable au tram Garonne. Ayons bien en tête qu’il s’agit d’un plan d’urgence pour nous mettre au niveau de nombreuses villes européennes, avec en ligne de mire un impact fort sur l’ensemble du Grand Toulouse et la réalisation de l’objectif que nous nous sommes fixés en signant la charte de Bruxelles : 15 % de déplacements cyclistes en 2020 contre environ 4 % actuellement.

Je crois sincèrement que l’investissement dans le vélo est de très loin le plus rentable pour réduire l’utilisation de la voiture en ville, sans parler de toutes les économies générées en matière de santé, ou encore de préservation de la voirie. Mais il faut quand même “quelques” moyens.

Pour faire de la bonne musique, il faut de bons musiciens, et éventuellement un chef d’orchestre. Plusieurs chefs d’orchestre, c’est plus compliqué...
La concentration des actions pour le vélo au niveau d’une seule institution qu’est la CUGT est donc une bonne chose.
Gageons que le lancement de ce plan climat communautaire soit un signe fort en matière de bonne gouvernance et de partage efficace des responsabilités.