jeudi 29 mars 2012

Pour l'application du système européen d'échange de quotas d'émissions de CO2.

Mon intervention au conseil communautaire du 29 mars 2012 présentant le vœu du groupe EELV en faveur du système européen d'échange de quotas d'émissions de CO2.

Les dernières simulations effectuées par le CNRS et Météo France confirment le rapport du GIEC de 2007. L’augmentation globale des températures se situe entre 2 et 5° d'ici la fin du siècle, et plus encore dans notre région. Entre le scénario optimiste à 2° et le pessimiste à 5°, il y a des incertitudes, des effets de seuil difficiles à anticiper. Il y aussi les moyens que nous nous donnerons pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Déjà en 2006, le rapport Stern nous exhortait à agir sans attendre, sous peine d'un emballement du climat. Il proposait en particulier d'établir des permis d’émission de CO2.

L’Union Européenne a en partie pris la mesure du risque climatique. Nos députés européens ont approuvé en 2002 le protocole de Kyoto et adopté en 2008 le Paquet Climat Énergie, visant à réduire nos émissions de 20% d'ici 2020, voire de 30% en cas d’accord international. Ce Paquet Climat Énergie inclut un système d'échanges de quotas d'émissions de CO2, qui à été étendu début 2012 aux compagnies aériennes opérant en Europe.

 L’aéronautique représente près de 4% de l'impact des activités humaines sur le changement climatique dont la moitié en Europe. Cette part est en constante augmentation. Et aujourd’hui, sous les pressions de certains pays, Airbus et 6 compagnies aériennes voudraient que l'Union Européenne abandonne le système d’échanges de quotas d'émissions dans l'aéronautique. En cédant, nous en resterions à une absence de contribution du transport aérien, absence d'incitation à moins polluer, alors que son impact sur notre environnement ne cesse d'augmenter.
Bernard Marquié indiquait justement l'aberration de ces produits dont les étapes de fabrication leur font faire 4 fois le tour de la Terre. La faible part du transport dans le coût final fait donc bien partie des problèmes qu'il nous faut résoudre, particulièrement pour le transport aérien où le principe pollueur/payeur n'existait pas jusqu'à ce début d'année.

L'Union Européenne, moteur de la lutte contre le changement climatique, est restée jusqu'ici solidaire pour faire appliquer l'intégralité du Paquet Climat Énergie. Cette solidarité est vitale au regard de l'urgence écologique et des retards accumulés.

Le Grand Toulouse, métropole européenne, métropole aéronautique, vient d’adopter son Plan Climat Territorial. Regine Lange et Antoine Maurice en ont rappelé les objectifs, dont la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre de 20% en 2020. A travers ce vœu, il s’agit d’affirmer notre sincérité, notre cohérence, notre engagement immédiat et concret pour atteindre nos objectifs dans la lutte contre le changement climatique, conformément au Paquet Climat Énergie européen.

2ème partie de l'intervention :

Vous vous inquiétez pour l'avenir de notre industrie aéronautique. Croyez-vous que ce n'est pas notre cas ? 

Cette mesure ne concerne pas que les compagnies européennes. 

Selon les sources, nous avons atteint le pic pétrolier ou alors ce pic est imminent. Quoi qu'il en soit, avec le déséquilibre croissant entre nos ressources pétrolières et la demande globale, nous savons que le cours du pétrole, aujourd’hui à 105 $ le baril, va continuer d’augmenter. 

La proposition du gouvernement d’aller puiser dans les stocks stratégiques est un aveu d’impuissance total face au pic pétrolier. Comment faire plus électoraliste et irresponsable alors que nous sommes face à un phénomène global et de long terme ? 

La réponse, c’est de mettre les bouchées doubles ou triples pour un transports aérien plus sobre et moins polluant. C’est la relative sobriété de l’Airbus A320 NEO qui fait son succès commercial. Pas les actions de lobbyistes pour continuer à déréguler. 

A chacun de se situer dans le camp des régulateurs ou des dérégulateurs, et aussi par rapport aux votes de nos partis politiques respectifs au parlement européen. Il serait problématique que le Grand Toulouse, juste après avoir adopté son plan climat, se positionne en contradiction avec le vote de nos eurodéputés sur le Paquet Climat Énergie, d'autant qu'en cherchant bien, nous devons pouvoir trouver un député européen conseiller communautaire et même vice président du Grand Toulouse. 

Le système de quotas d'émissions doit inciter les compagnies aériennes à moderniser leur flotte. C’est une stimulation pour Airbus et Boeing - remarquons au passage la faible concurrence dans le secteur - . C'est un levier pour revenir à une logique principalement industrielle d’adaptation à des contraintes qui sont les mêmes pour toutes les compagnies aériennes et tous les avionneurs. 

Garantir nos emplois dans les 10/20 ans qui viennent, c'est donc travailler à un transport aérien toujours plus économe et plus propre, et travailler aussi à la diversification de cette activité à partir des savoir-faire existants.

jeudi 15 mars 2012

Communiqué : Pour changer les comportements, changeons de modèle de mobilité.

Je serai présent samedi 17 mars place du Capitole pour soutenir l'action de l'association Vélo contre le stationnement sauvage. Trop de comportements irrespectueux compromettent l'effort que nous faisons en matière d'aménagements cyclables et compliquent la vie quotidienne des cyclistes, mais touchent aussi le trottoir. Les enfants qui se rendent à pied à l'école ou les personnes en situation de handicap sont régulièrement mis en danger par du stationnement sauvage. J'ai le sentiment que le gouvernement se désintéresse du sujet. Mettre la contravention pour un stationnement sur voie cyclable ou trottoir (35 €) au niveau de celle pour un stationnement sur voie bus (135 €) serait pourtant dissuasif

Il est nécessaire de promouvoir le respect de l'autre, un partage équitable de la rue et aussi les mobilités non polluantes !

Alors que celles et ceux qui se déplacent sans polluer cherchent encore leur chemin ou des solutions au quotidien, les conducteurs de 4x4 de 2 tonnes étalent leur désintérêt pour leurs semblables. Rien à faire du réchauffement climatique ou de la pollution urbaine qui provoque toujours plus de maladies respiratoires, cancers… 
Les voitures non utilitaires de plus de 2 tonnes n'ont rien à faire en ville, sauf exception (famille nombreuse par exemple). 
L'expérimentation de Zones d'Action Prioritaires pour l'Air visant à interdire les véhicules les plus polluants est intéressante et souhaitable aussi à Toulouse (pour rappel, le communiqué diffusé en avril 2011).

Mieux protéger les cyclistes, piétons, personnes handicapées, réduire la place de la voiture et éliminer les plus polluantes, c'est un nouveau modèle de mobilité et d'espace public qu'il faut promouvoir si nous voulons atteindre l'objectif d'une ville durable et respecter nos engagements en matière d'émissions de gaz à effet de serre.

vendredi 9 mars 2012

Désinformation

A propos de la chronique de Stéphane Leneuf ce matin sur France Inter traitant de la difficulté pour les écolos de se faire entendre pendant les présidentielles. Marre de ces médias qui nous boycottent ou nous dénigrent et disent ensuite que nous sommes inaudibles ! Ces mêmes qui s'attendrissent de l'absence de démocratie en Russie... Indépendamment du fait que les médias ont décidé, pour un camp ou l'autre, de jouer le 2ème tour tout de suite en éliminant le 1er tour au profit de sondages instrumentalisés, le problème est que la plupart des journalistes n'arrivent pas à entendre des arguments qui sortent de leur cadre intellectuel au premier rang desquels la fin du dogme de la croissance (infinie dans un monde fini - cherchez l'erreur).

Le projet écologiste sort du cadre rassurant, du confort intellectuel dans lequel nos "classes" dirigeantes veulent encore nous faire baigner le temps de 2 élections. Il prend en compte la crise écologique globale dont l'urgence climatique, l'arrêt de la croissance, la fin de nos emplois industriels liés à un modèle dépassé...

Il reste moins de 2 mois pour que les vrais sujets soient enfin abordés. Il est encore temps pour les journalistes de faire leur travail et sortir de ce contexte de désinformation généralisée, malgré les fortes pressions qu'ils subissent. C'est leur responsabilité.