vendredi 25 septembre 2009

Conseil municipal du 22 septembre 2009 - Avis de Toulouse sur le projet de révision du PDU - Intervention au nom du groupe des élus Verts

Chers collègues, cher Pierre,

Pour couper court à tout suspens, nous approuvons globalement cet avis.
Mais de même que ce texte est assorti de remarques ou propositions, nous tenons à donner notre avis sur l'avis ainsi que sur le projet global de révision du PDU.

Nous préférons aussi ne pas fixer immédiatement d'objectifs de part modale, hormis pour les déplacements à vélos. 70 % de part modale automobile en 2020 reviendrait à ne pas diminuer le nombre de déplacements en valeur brute, alors que nous sommes légalement contraints de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre...
Les chiffres avancés par Tisséo doivent être regardés comme des projections n'intégrant pas les aléas sociaux, économiques et écologiques probables avant 2020 et n'intégrant pas non plus le changement de culture auquel nous appelons en matière de déplacements.

Un objectif volontariste pour ce PDU devrait être qu'une moitié seulement des déplacements mécanisés soient effectués en voiture en 2020.

Il va donc nous falloir raisonner autrement la mobilité et le partage de la rue. Et plus nous aurons du courage, moins ça coûtera cher !

Agir de manière très forte sur le stationnement, créer des sens uniques pour libérer de l'espace dédié aux bus et aux modes doux, inciter fortement à l'autopartage et au covoiturage, fermer les voies de desserte des zones d'habitation aux circulations de transit, mettre en oeuvre une politique vélo globale, voici quelques pistes relativement économiques.

Surtout comparé aux 50 M € par an prévus pour les voiries routières alors que l'objectif affiché est de réduire la part de la voiture ! Quel gisement d'économies !
Reportons au moins les projets routiers pour les réexaminer en 2020. Nous verrons bien alors s'ils sont encore utiles...

Au chapitre des investissements nécessaires, la piétonisation et plus généralement la refonte de l'espace public sont des leviers majeurs.
La rue doit prendre en compte tous les usages, être ouverte à tous, accessible à tous (et particulièrement aux personnes à mobilité réduite). Les zones 30 et zones de rencontre doivent devenir la règle et le 50 km/h l'exception. Le projet actuel consacre moins d'1 M € par an aux zones à vitesse modérée. Multiplier par 10 ce budget avec un schéma directeur ambitieux des zones 30 et de rencontre resterait un investissement modeste comparé aux autres projets routiers.

Certains points de la contribution sur le PDU expriment les attentes spécifiques de la ville de Toulouse et c'est bien là sa vocation essentielle.
A propos de la desserte de Labège, nous proposons que le Conseil Municipal ne se prononce pas sur un choix technique qui ne le concerne pas directement. Il nous semble aussi plus logique que de tels choix techniques soient faits une fois affirmés les objectifs de part modale et précisés les financements, ainsi que les contributions des différents financeurs.

C'est pourquoi nous déposons un amendement pour supprimer de cette délibération le bout de phrase : "étant précisé que la desserte de Labège se fera par des alternatives Tramway".

L'heure doit être à l'apaisement.
Parce que cette vision ambitieuse d'une reconquête de l'espace public par les piétons, cyclistes..., pour des transports collectifs efficaces libérés des bouchons automobiles,
cette vision, nous devons l'avoir à l'échelle d'un territoire élargi, en cohérence avec toutes les collectivités impliquées.

Se polariser sur un sujet, c'est risquer de ne pas passer assez de temps sur d'autres.
Or, le financement des projets reste à éclaircir. Tisséo a une capacité de financement annuelle de 80 M € là où environ 200 M € sont nécessaires pour les seuls transports collectifs urbains.

Entre les financements de l'état à obtenir, une fiscalité locale additionnelle et un effort supplémentaire de toutes les collectivités lié aux économies à faire sur les infrastructures routières, nous considérons qu'il est possible de mettre en oeuvre un PDU véritablement ambitieux.

L'enjeu n'est pas mince.
Il s’agit d’honorer nos engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Il s'agit de diminuer l'impact de la pollution sur la santé publique, de stopper l'explosion des cancers et maladies respiratoires.
Il s'agit de lutter contre la violence routière.
Il s'agit de recréer du bien-être dans nos villes.
Enfin, il s'agit de faire faire des économies aux ménages modestes en leur permettant de se passer de la voiture au quotidien.



mardi 22 septembre 2009

Intervention devant les postiers en grève

Les Verts sont bien évidemment pour le maintient du statut de la Poste. Nous savons qu'à terme, et quoi qu'en dise le gouvernement, une Société Anonyme n'a pas vocation à maintenir un service public de qualité partout sur le territoire et particulièrement dans les quartiers populaires ou les zones rurales. Il suffit d'observer le désengagement de l'état partout où il le peut. Pour la poste, c'est dèjà 50 000 emplois en moins depuis 2002. Regardez la situation des personnels de France Télécom ! Est-ce vers ça que nous voulons aller ?


La poste doit certainement évoluer dans ses missions. Mais c'est le Développement Durable qui doit guider cette évolution. La Poste doit redevenir l'indispensable instrument de l'aménagement du territoire, de l'équilibre entre ville et campagne, du lien social.


La crise est là. Profonde parce qu'indissociable de la finitude de nos ressources. Il va nous falloir ré-apprendre la sobriété et le partage. Le désengagement de l'état, le seul marché, la finance effrennée ne sont pas les réponses. Parce que cette crise est là et ne disparaîtra pas d'un claquement de doigt médiatique, nous devons conserver un service public fort pour maintenir l'équilibre social et écologique sur l'ensemble du territoire.


Alors le 3 octobre, il nous faut aller tous voter pour que le gouvernement retire son projet de loi et qu'un grand débat public s'ouvre sur l'avenir de la Poste.


dimanche 20 septembre 2009

C'est bien connu : la ferrari mène à l'hôpital

Bercé par le rugissement des ferraris, je ronge mon frein. Je vais faire un tour sur le circuit sauvage. Aucun commissaire de piste en vue. "Le pont Coubertin n'est-il pas limité à 50 km/h ?", demande une dame. Un monsieur râle, "j'espère qu'ils vont payer la taxe carbone !". Si j'en juge par la différence de vitesse entre ces Ferraris "bienfaisantes" et le reste de la circulation, les autres doivent rouler à 20...
Armé de mon seul vélo, je descends au parc des expositions où sont installées les rampes de lancement. Dialogue de sourds avec les organisateurs du Rotary. J'appelle la police nationale. Ils sont bien au courant que les bolides roulent en ville tout le week-end. "C'est pour collecter de l'argent pour les enfants hospitalisés. Adressez-vous à la mairie qui a autorisé la manifestation". Je doute qu'il soit de la compétence de la mairie d'autoriser les excès de vitesse.

Pendant ce temps, sur la place du Capitole, les animations de la semaine de la mobilité ne sont pas servies par la météo. Le problème avec le vélo, le roller, la trottinette ou le segway, c'est qu'on est moins protégé des intempéries que dans une ferrari. Et puis c'est moins joli. Ca fait moins rêver.
Le thème de la "semaine de la mobilité et de la sécurité routière" est "bougez autrement". Après, c'est une question d'interprétation.

Il ne s'agit pas de gommer d'un trait tout ce que la bagnole peut représenter dans nos petites têtes, en termes d'esthétique, de position sociale, d'attrait sexuel... Mais de là à organiser des rodéos de riches sous les fenêtres des barres d'Empalot, avec la bienveillante neutralité de la police nationale, en prenant en otage de pauvres enfants hospitalisés... "Trouvez-nous d'autres idées pour récolter des fonds", m'a envoyé l'un des organisateurs. C'est juste un problème de créativité, alors ? Je sais pas... Demandez à vos Marie-Chantal d'enlever le haut...

Et que dire de la générosité de l'opération. Elle illustre bien la différence entre solidarité et charité (entre gauche et droite ?). D'un côté, on cherche à redistribuer pour réduire les inégalités, de l'autre on donne l'aumône en montrant qui est le maître.

vendredi 18 septembre 2009

Vélos spéciaux, scooters électriques, segway, ferrari et hôpital...

L’article de la Dépêche de ce 18 septembre indique bien, s’il en était encore besoin, que l’abus de voiture individuelle nuit gravement à la santé de la planète, mais aussi à celle des personnes et particulièrement des enfants. Dans ce contexte, il est pour le moins contradictoire que le Rotary Club persiste à récolter des fonds pour les enfants malades en organisant des « baptêmes » en Ferrari.

Associer santé et voiture, c’est simplement ne pas être en phase avec notre temps, ne pas être concerné par la crise écologique majeure que nous commençons à vivre, oublier l’explosion de cancers et maladies respiratoires liés à la pollution automobile.

A l’occasion de la semaine de la mobilité, j’invite les organisateurs à déplacer leur opération pour l’Hôpital Sourire (sans les Ferraris…) ce week-end place du Capitole où sont exposés des vélos spéciaux, scooters électriques, segway… Ca évitera les excès de vitesse comme l’année dernière. Et comme leur action est assurément généreuse, ils seront les bienvenus.

lundi 7 septembre 2009

Un parfum de sous-culture

Communiqué diffusé en tant que porte-parole des Verts toulousains.


Les Verts toulousains regrettent que le marché bio n'ait pu se tenir place du Capitole suite à une invasion de faux coquelicots.
Une opération commerciale déguisée en installation artistique sur le lieu le plus emblématique de la ville ne peut donner au mieux qu'un mélange inodore et sans saveur.
La place du Capitole mérite mieux !

Petite graine perdue dans l'univers

(échange de mail traitant de Malthus et de notre finitude)
Enfin un peu de philo dans ce monde de brutes ! Et ça me donne envie de glisser ma petite graine dans la besace de nos amis malthusiens (je ne mets pas le "e" parce que j'ai plus de mal à imaginer ce genre de tentation parmi les collèguEs).
Bon, alors, arrêter de faire des bébés pour réduire notre empreinte écologique (je caricature probablement) ? Il me semble que nous avons beaucoup d'autres moyens bien plus efficaces immédiatement (faut-il détailler ?). Le jour où nous aurons trouvé la recette pour devenir immortels, il faudra sans doutes en reparler, mais les nanos n'en sont qu'à leurs balbutiements... :-)
Quant à notre finitude...
La finitude personnelle, on essaie tant bien que mal de l'accepter en inscrivant nos actions dans un dessein collectif.
La finitude de "notre" société, à l'heure de la mondialisation et du risque écologique, pourrait se confondre avec celle de l'humanité.
La finitude de l'univers n'est pas sûre (on ne sait même pas si l'univers est en expansion infinie ou ne pourrait pas se rétracter). Et mon avis sur la question ne doit pas avoir plus de valeur que celui d'un amibe.
La finitude de la vie sur Terre me semble lointaine. Il est sûr que notre planète a connu (et connaît actuellement) des instinctions massives. Mais la vie a assurément des ressorts très puissants, (elle peut même se passer de lumière comme ont la découvert dans les fonds marins). Elle est arrivée tôt sur notre planète et j'imagine qu'elle s'éteindra avec elle, même si on ne peut exclure le dépassement d'un effet de seuil fatal.
C'est bien de la finitude de l'homme dont il faut s'occuper. Cro Magnon (nous, donc) n'a que 100 000 ans. Ce n'est rien. Les autres espèces d'hommes ont disparu, la dernière en date (Néanderthal) a disparu récemment (30 000 ans). Quand on voit que les dinosaures ont régné sur la planète pendant environ 160 millions d'années (et continuent d'une certaine manière en tant qu'oiseaux), nous sommes vraiment peu de choses... Et puis, ça tombe bien, notre survie passe assurément par le maintient de la biodiversité (jusqu'à quel niveau, that is one of the questions).
Bon voilà. Selon la finitude qui nous intéressera, les temps ne sont pas du tout les mêmes, et à regarder trop loin, le vertige nous guette, source d'immobilisme. J'en oublierais presque la finitude de notre mendat d'élu...