lundi 12 mars 2007

Airbus. Regardons l'avenir en face.

Le retard de l'A380 et le faut départ de l'A350 mettent en lumière les choix industriels discutables, les problèmes structurels d'organisation, les rivalités personnelles ou nationales...

Le temps n'est pas si vieux où nos politiques locaux ou nationaux s'associaient régulièrement à la réussite affichée d'Airbus. Pourtant, les pouvoirs publics se sont désengagés de la gestion d'Airbus, tout en dépensant sans compter pour les infrastructures pharaoniques nécessaires au projet A380. Désormais, ce sont uniquement les compagnies aériennes clientes et les actionnaires d'EADS qui orientent les choix stratégiques d'Airbus.

Les propositions du "trio gagnant" des candidats à la présidentielle, dont l'efficacité reste à démontrer, ne visent que le court terme en abordant essentiellement la question de la recapitalisation d'Airbus/EADS. Sans autres perspectives, des milliers d'emplois risquent de disparaître ou d'être délocalisés dans les prochaines années, s'ajoutant aux suppressions programmées aujourd'hui.

Pour autant, il n'est pas question pour nous de changer de point de vue sur le transport aérien, l'un des principaux responsables de l’augmentation d’émissions de gaz à effet de serre.
Mais voilà, nous pensons aussi que l’énergie chère et la prise en compte effective du transport aérien dans le réchauffement climatique représentent une opportunité pour les emplois de demain.

Nous proposons d'ouvrir sans tarder un débat public entre tous les acteurs concernés : dirigeants, salariés, sous-traitants, syndicats et bien sûr responsables politiques, afin que des perspectives claires soient tracées
- en matière de transport aérien économe et moins polluant
- et en matière de reconversion des savoir-faire d'Airbus.

Quel avenir pour de nouveaux modes de propulsion, d'autres énergies ? Que penser par exemple du renouveau de l'hélice ou du dirigeable ? Quelles reconversions possibles vers le train, le bateau, l'éolien... ?
Des pôles de compétitivité comme Mov'eo (www.pole-moveo.org) ou Aerospace Valley (www.aerospace-valley.com) sont-ils suffisants ? Ne serait-il pas intéressant de développer en Midi-Pyrénées un pôle "transport soutenable" ?
Les responsables politiques doivent en urgence reprendre leurs responsabilités sur ces questions et la collectivité doit impulser l'effort de recherche s'il le faut.

Nous pensons bien sûr aux salariés d'Airbus et des entreprises sous-traitantes. Nous espérons que les réponses techniques, industrielles et organisationnelles d'Airbus ne se limiterons pas aux délocalisations et aux golden parachutes de ses dirigeants.
Nous voulons regarder l'avenir en face, sans nous raconter d'histoires et en partageant au maximum les idées. La lutte contre le changement climatique est le grand défi de ce siècle. A nous d'anticiper et d'inventer les emplois de demain.