lundi 18 février 2013

Plan d'urgence pour la qualité de l’air : des mesures qui vont dans le bons sens, mais qui restent à préciser et à concrétiser


Aujourd'hui, 42 000 décès prématurés, soit 5 % des décès annuels sont liés aux pollutions par les particules et 60 % de la population française est exposée à un air dégradé. Le coût sanitaire de la pollution de l'air représente 460 € par habitant et par an.
Qui ne connaît pas dans nos villes un enfant atteint pas des troubles respiratoires ? Les personnes âgées sont elles aussi très exposées.

Les dispositifs mis en place jusqu'à présent pour améliorer la qualité de l'air dans nos agglomérations ont été insuffisants (Plans de Protection de l'Atmosphère - PPA) en termes d'actions concrètes pour diminuer la pollution, ou pas appliqués (ZAPA).

Le Comité Interministériel de la Qualité de l’Air (CIQA) associe depuis septembre 2012 les services de l'état et 11 collectivités française et autorités organisatrices de transports pour trouver des solutions concrètes afin d'améliorer la qualité de l'air, en particulier dans le domaine des transports. Il est dommage que l'agglomération toulousaine n'ait pas été associée au dispositif, alors que des dépassements des seuils d'émissions de particules y ont aussi été constatés.

Le gouvernement propose une approche globale passant en revue tous les postes d'émissions de pollutions atmosphériques et toutes les mesures possibles, et souhaite que les Plans de Protection de l'Atmosphère (PPA) soient validés d'ici l'automne 2013. Effectivement, il y a urgence...

S'il est concrétisé, le projet de mise en place d'Autorités Organisatrices de la Mobilité Durable (AOMD) devrait permettre une gouvernance plus simple et lisible de l'ensemble de la mobilité dans nos agglomérations.
Les AOMD pourraient avoir compétence en matière de Plan de Déplacement d'Entreprise et de covoiturage (Tisséo a d'ailleurs pris les devant en ces domaines dès 2009), d'organisation des livraisons en véhicules propres, d'incitation à la pratique du vélo urbain ou encore d'intermodalité entre les mobilités douces, le stationnement et les transports collectifs.

J'apprécie l'objectif affiché de renforcer les amendes pour stationnement sur piste cyclable - comportement qui sape les efforts des collectivités pour sécuriser les itinéraires des cyclistes - ou encore d'étudier une indemnité kilométrique pour les déplacements domicile - travail effectués à vélo. C'étaient des demandes portées par les associations soutenant le vélo urbain, dont le Club des Villes et Territoires Cyclables où je représente Toulouse Métropole.

L'objectif de renouveler les véhicules les plus polluants en ciblant des aides vers les ménages les plus modestes mérite débat. Il me semble qu'il faut mesurer l'impact d'une telle mesure, au-moins par une expérimentation, compte tenu des très fortes pollutions en particules provoquées par les vieilles voitures. Et voilà une mesure qui serait moins "anti-sociale" que les Zapa finalement abandonnées par le ministère de l'écologie.

De même, il me semble intéressant d'étudier, modéliser ou encore expérimenter la réduction des vitesses automobiles sur des axes tels que notre périphérique, de manière constante ou dynamique en fonction de l'encombrement du réseau.

De manière générale, qu'il s'agisse d'incitations au changement de mobilité ou d'évolution du cadre juridique, l'ensemble des mesures présentées dans ce plan vont dans le bon sens. 

Mais je trouve qu'il y a un décalage entre l'affirmation de l'urgence de ce plan et le flou actuel des mesures préconisées, qui sont en l'état dépendantes du bon vouloir des collectivités locales. Attendons donc que ces mesures soient traduites en actions concrètes avec les financements associés. Mais s'agissant d'un plan d'urgence, l'attente doit être courte...

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