Hier, dans un amphi bondé de l’Institut d’Études Politiques de Toulouse, Éva Joly et Gérard Onesta nous ont parlé de lutte contre la délinquance financière et des leviers possibles au niveau d’une région. En résumé, combattre les paradis fiscaux, c’est probablement la manière la plus efficace d’enrayer le détournement de ces milliards qui manquent cruellement au développement des populations les plus démunies, parce qu’abolir les paradis fiscaux revient à priver les multinationales du plus sûr moyen de planquer le fric et de le soustraire à l’impôt. Et une région peut s’engager à ne passer contrat qu’avec des sociétés vertueuses, comme quelques banques peuvent encore l’être. Voilà une idée qui pourrait faire boule de neige...
En dehors de ce débat fondamental en termes de moyens de régulation pour les États, ce que je retiendrai aussi, c’est cette douceur que dégage Éva Joly. Son autorité vient d’ailleurs, pas d’envolées verbales, simplement de ce vécu de lutte qui l’habite et qu’elle transmet presque charnellement. Gamin, j’ai fait du judo, et un principe énoncé par un professeur m’avait laissé perplexe : "la douceur est supérieure à la force". Merci à Éva de donner corps à ce principe. Elle n’est pas la première, mais ce n’est pas si fréquent.
A une heure électorale où la question des clivages peut faire débat - gauche/droite, centre ?, centre gauche/centre droit, révolutionnaire/régulateur/dérégulateur, que sais-je encore -, j’en vois un très clair : honnête ou complice de la mafia mondialisée. Il ne faut plus avoir peur des mots. C’est à une mafia que nous avons à faire et il est intéressant de constater qu’après le combat judiciaire, Éva Joly a choisi le combat politique.
Et face - entre autre - à un Sarkozy qui nous dit que le problème des paradis fiscaux est réglé, nous mesurons la difficulté de l’entreprise...
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