jeudi 17 février 2011

La SNPE doit fermer

(motion adoptée en plénière EELV Toulouse le 17 février)

En 2001, lors de l'explosion de l'usine AZF (Grande Paroisse), de nombreuses voix, dont celle des Verts avaient demandé la fermeture de SNPE Matériaux Energétiques.
Au fur et à mesure de l'élaboration du Cancéropôle, la présence de la SNPE toute proche est devenue plus insupportable.
Comment imaginer la coexistence entre des lieux dédiés à la santé et une usine chimique potentiellement dangereuse ? Des rumeurs de fermeture se sont faites régulièrement entendre sans que rien ne se passe.
L'absurdité a atteint son comble lors du procès de 2009 lié à l'explosion du tas d'amonitrates d'AZF. Le jugement a conclu à l'impossibilité de démontrer une cause plausible à l'explosion. Pour qui a observé le déroulement presque surréaliste de l'instruction, ce jugement n'a rien d'étonnant.
Il confirme toutefois qu'on peut avoir des explosions d'usine sans raison connue.
Dans ces conditions, il paraissait évident que le maintien de la SNPE était impossible.

La SNPE est aussi un élément du complexe militaro-industriel : la principale production est le comburant d'Ariane mais également des missiles balistiques à tête nucléaire (le M51). C'est donc un élément important de l'arme nucléaire contre laquelle les militants d'EELV sont résolument opposés.
En cas de guerre nucléaire, il paraît vraisemblable que cette usine proche du centre de Toulouse devienne une cible potentielle.
Il est du devoir des élus de protéger les citoyens qui leur ont fait confiance. C'est une autre bonne raison de demander l'éloignement ou la fermeture définitive de ce type d'usine.

La CLIC du 13 décembre fait part de la cession de la SNPE au groupe privé Safran au 31 mars 2011. Cette vente est autorisée par la loi de programmation militaire. Il est explicitement prévue la possibilité de "changement d'usage et de redéveloppement du site".
Les produits chimiques actuellement sur le site sont dangereux pour la santé. Leur évacuation en cas d'innondation brutale est problématique (l'usine est dans le cours du fleuve). Depuis quatre ans, la SNPE rejette dans le fleuve du perchlorate d'ammonium. La DREAL a qualifié l'impact de "non totalement maîtrisé". L'industriel est resté sourd à ces remarques et s'est même permis d'attaquer la DREAL en justice.
Le citoyen peut légitimement s'interroger sur ce que réserve l'avenir, en cas de "changement d'usage". L'opacité de la raison d'Etat et la rapacité d'une entreprise privée peuvent se conjuguer pour le pire, c'est à dire un nouvel accident industriel à deux pas des hôpitaux sur le site du Cancéropôle.

Il n'y a qu'une solution : il faut fermer la SNPE tout de suite.

Le groupe de Toulouse demande à son parti, à ses élus et à tous les décideurs de prendre les mesures nécessaires en ce sens.

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