dimanche 20 septembre 2009

C'est bien connu : la ferrari mène à l'hôpital

Bercé par le rugissement des ferraris, je ronge mon frein. Je vais faire un tour sur le circuit sauvage. Aucun commissaire de piste en vue. "Le pont Coubertin n'est-il pas limité à 50 km/h ?", demande une dame. Un monsieur râle, "j'espère qu'ils vont payer la taxe carbone !". Si j'en juge par la différence de vitesse entre ces Ferraris "bienfaisantes" et le reste de la circulation, les autres doivent rouler à 20...
Armé de mon seul vélo, je descends au parc des expositions où sont installées les rampes de lancement. Dialogue de sourds avec les organisateurs du Rotary. J'appelle la police nationale. Ils sont bien au courant que les bolides roulent en ville tout le week-end. "C'est pour collecter de l'argent pour les enfants hospitalisés. Adressez-vous à la mairie qui a autorisé la manifestation". Je doute qu'il soit de la compétence de la mairie d'autoriser les excès de vitesse.

Pendant ce temps, sur la place du Capitole, les animations de la semaine de la mobilité ne sont pas servies par la météo. Le problème avec le vélo, le roller, la trottinette ou le segway, c'est qu'on est moins protégé des intempéries que dans une ferrari. Et puis c'est moins joli. Ca fait moins rêver.
Le thème de la "semaine de la mobilité et de la sécurité routière" est "bougez autrement". Après, c'est une question d'interprétation.

Il ne s'agit pas de gommer d'un trait tout ce que la bagnole peut représenter dans nos petites têtes, en termes d'esthétique, de position sociale, d'attrait sexuel... Mais de là à organiser des rodéos de riches sous les fenêtres des barres d'Empalot, avec la bienveillante neutralité de la police nationale, en prenant en otage de pauvres enfants hospitalisés... "Trouvez-nous d'autres idées pour récolter des fonds", m'a envoyé l'un des organisateurs. C'est juste un problème de créativité, alors ? Je sais pas... Demandez à vos Marie-Chantal d'enlever le haut...

Et que dire de la générosité de l'opération. Elle illustre bien la différence entre solidarité et charité (entre gauche et droite ?). D'un côté, on cherche à redistribuer pour réduire les inégalités, de l'autre on donne l'aumône en montrant qui est le maître.

1 commentaire:

Colin a dit…

Je me disais bien en voyant les affiches, que ça allait être la grande classe... C'est lamentable que ça ait été autorisé en premier lieu !