lundi 16 septembre 2013

Autobiographie



Je suis né le 9 juin 1966 en Écosse. J'ai pris l'avion 2 mois plus tard avec ma mère pour gagner la France. Mon père est lui rentré par la route en 4cv. Sans doutes suis-je depuis inconsciemment poursuivi par le péché originel d'une très forte production de Gaz à Effet de Serre dès ma naissance…
La petite famille s'est installée à Saint-Gaudens, où mon père a trouvé un emploi de directeur commercial et ma mère à exercé comme professeur d'anglais. Mon enfance s'est donc passée sans histoires particulières (si ce n’est avec mon frère arrivé 2 ans après moi), au rythme de l'ascension sociale de mes parents : T3 en HLM, puis T4 dans la même résidence, maison individuelle, Renault 4, tous les modèles de Renault 16 puis Renault 30… Pré-adolescent, l'un de mes magazines préférés était l'Auto-Journal et le premier métier qui me tentait était de dessiner des automobiles. Celles que j'imaginaient alors avaient un petit air de familiale sportive, genre Porsche Panamera pour laquelle Dominique Strauss Kahn a fait un coup de pub peu avant sa reconversion dans le roman de gare.
Après un licenciement, mon père a créé sa boîte en 79, la société Arcométal qui a employé jusqu'à 50 personnes à Saint-Gaudens. Son aventure, parce que c'en était une, il a su me la faire partager et me donner une vision sans doutes moins stéréotypée de ce que peut être un patron. D’autant que chez moi, on a toujours voté socialiste. Donc, je considère avoir partagé le quotidien d'un patron humain et généreux, passionné par son métier. Et par ma mère, c'est surtout le milieu enseignant que j'ai côtoyé. Mes parents se sont aussi beaucoup impliqués dans une association culturelle qui programmait une saison de spectacles à Saint-Gaudens.
La politique, j’y ai aussi goûté au collège. Je me souviens très précisément du lundi matin lendemain de l'élection de Mitterrand. Deux camarades giscardiens m’ont ostensiblement ignoré…
Une jeunesse protégée et privilégiée, donc. Je ne pense pas qu'au cours de mon adolescence, le mot Écologie ait seulement fait partie de mon vocabulaire.
La période des études supérieures a été plus perturbée, parce qu'est arrivé dans le même temps ma passion pour la musique et plus précisément pour la composition. Suivant par ailleurs les traces de mon père, j'ai donc atterri en classe préparatoire HEC, avec surtout en tête de faire la musique. Le contenu des cours a achevé de me convaincre que la musique, c'était mieux…
Plus sérieusement, j'ai réalisé que ce qu’on voulait mettre dans la tête de la jeunesse était orienté, voire proche du lavage de cerveau par la quantités d'informations. Parmi les traumatismes, un cours de micro-économie expliquant comment modéliser mathématiquement des comportement de consommation… Perturbant, surtout quand on couve inconsciemment le péché originel déjà évoqué. Voyant que les banques s'arrachent aujourd'hui les majors de nos grandes écoles pour en faire les "chevilles ouvrières" de la grande escroquerie financière mondiale, constatons que le contenu pédagogique destiné à nos jeunes élites ne s'est pas amélioré.
Au final, après un parcours sinueux, je suis sorti de la vie étudiante formé à la communication et à la publicité. Séguéla était déjà un maître à penser, avant d'être un faiseur de couples présidentiels. J'étais donc un fils de pub et courrais les Nuits des Publivores, où une foule de jeunes excités consommaient jusqu'à plus soif quantités de scénettes sur grand écran. Il faut dire que ces films étaient globalement plus créatifs qu'aujourd'hui, le directeur de création d'une agence étant à l'époque plus valorisé que le directeur marketing. Je suis sorti de cette période avec quelques notions de propagande, une sensibilité aux jeux d'influence qui inondent tous les moments de nos vies et surtout l’envie de ne pas mettre en œuvre ces acquis. Encore aujourd'hui, les jeux de pouvoir et d'influence me perturbent. Il est bien sûr nécessaire de communiquer pour exister et transmettre. Il est même urgent de le faire bien, s'agissant de la cause écologique. Ne pas mélanger différents messages, être à la fois clair, convainquant et séduisant, donc allier stratégie et créativité. Mais toujours respecter les gens, les considérer comme des adultes intelligents, ne pas jouer sur la corde sensible. C'est tellement facile de créer du clivage à partir de pas grand chose, pour éviter les sujets essentiels. Vieille stratégie de la désinformation. Ca concerne aussi le parti que j'ai fréquenté pendant 11 ans - EELV - où les tendances, les motions, servent d'abord des intérêts individuels. Je digresse, mais un parcours n'a pas d'intérêt s'il ne sert pas quelques points de vue…
Mes années 20 ont ensuite été des années musicales. Intermittent du spectacle, j'ai vécu en me produisant comme clavier et chanteur dans un répertoire jazz, en composant des musiques à l'image, dont entre autre l'habillage d'antenne de notre télévision locale TLT, en étant technicien du son ou en écrivant des textes publicitaires. Le but était d'avoir du temps pour composer et courir les maisons de disques et j'y arrivais. Je n'ai pas connu la galère dans cette vie là. Le succès auprès des labels de disques n'est pas venu. La réponse la plus fréquente était "vous ne correspondez pas à ce que nous cherchons". Les maisons de disque d'alors pratiquaient un marketing basique visant à segmenter le marché en fonctions de styles stéréotypés. Chacune devait par exemple avoir sa chanteuse jazzy... Il me fallait donc entrer dans une case. Mais petit à petit, j'ai appris et convaincu le patron de notre studio local (Le Polygone) de me produire. Après, ça s'est joué entre le n°1 et le n°2 du label RCA. Le N°2 aimait, mais pas le n°1… J’ai tenté le coup une dernière fois en me mettant en danger. A 29 ans, j’ai arrêté toutes mes activités lucratives pour passer 100% de mon temps à composer, enregistrer, mixer…
Et à 30 ans, je suis passé à autre chose. Le multimédia et l’internet arrivaient. Je me suis formé à ces nouveaux outils proches de l’informatique musicale. Je me suis formé aussi pour créer ma petite entreprise, en passant par la boutique de gestion CRÉER (aujourd'hui BGE). L’occasion aussi de partager pendant 4 ans le devenir de cette belle association d'aide aux nouveaux entrepreneurs en participant à son conseil d’administration.
Après une expérience dans un projet de journal local comme rédacteur en chef, j’ai lancé Click Art en 1998, agence de création de sites web. Peu après, j’ai assuré la formation d’autres personnes à la création de sites web. Ce métier de formateur a vite pris la place principale dans mon activité, finalement pas si éloigné de ce qu’est la scène pour le musicien. Et se sentir utile aux personnes formées, être dans l’échange, c’est quand même mieux que de converser avec un ordinateur.
J’ai connu Charlotte en 1998. Tout ce qui suit, je l’ai fait avec elle et d’abord deux enfants nés en 2004 et 2008.
Râler dans sa barbe ou refaire le monde à quelques-uns finissant par devenir frustrant, j'ai choisi en 2002 de m'impliquer dans la vie de notre cité et de notre petite planète en faisant de la politique. Les traumatismes de 2001 et 2002 ont aussi « contribué » à cette décision. Charlotte a adhéré en même temps et fait un bout de chemin militant avant de prendre du recul.
L'Homme moderne est bien neuf (100 000 ans environ). Il a l’arrogance d’un adolescent, se croit invincible alors que sa vie ne tient qu’à un fil. « Sauver la Terre », oui ! Mais pour sauver l’humain, à priori le seul observateur de la globalité de ce monde.
J'ai "naturellement" choisi les Verts pour m'engager en 2002. Je pense avoir beaucoup donné (et encore plus appris) en participant aux différentes instances locales et régionales des Verts, en étant candidat aux cantonales en 2004, en travaillant sur les programmes régionaux et municipaux. J'ai essayé d'être éclectique : agriculture bio, économie, santé... et bien sûr vélo.
Puis est arrivée notre élection en 2008, ma vie d'élu toulousain en charge de la politique Vélo et de l'écomobilité, des chapîtres dont je parlerai une autre fois...

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