La désignation de nos candidat(e)s aux élections législatives se fera :
- par 2 votes consultatifs (l'un sur des personnes, l'autre sur des listes reflétant nos tendances ou courants)
- suivis par un ajustement orchestrée par notre instance législative régionale, le CPR, pour établir la parité hommes/femmes,
- et enfin arrêtée au niveau national par notre Conseil Fédéral, sur la base de scénarios censés prendre en compte les 2 votes consultatifs.
Je suis personnellement choqué que les courants soient pris en compte dans ce scrutin, même de manière consultative.
Il aurait été plus simple et plus démocratique de supprimer ce scrutin de listes constituées à la va-vite. Nos CPR et notre Conseil Fédéral n'auraient eu qu'à valider le choix des militants. Les ajustements n'auraient été alors possibles que pour faire respecter la parité hommes/femmes.
Si comme moi, vous êtes contre le fonctionnement d'EELV en tendances, je vous invite à ne vous prononcer pour aucune des listes qui vous sont proposées à l'occasion de la consultation pour les législatives.
Les sensibilités nationales ont perduré tout au long de l’existence des Verts et sont l'une des causes de du faible développement du parti. Bien sûr, chacun est libre de passer du temps avec qui il veut... Et je trouve normal et souhaitable que chacun se détermine sur des motions d'orientation politique lors de nos AG nationales tous les 3 ans.
Mais c'est la prise en compte de ces tendances dans notre fonctionnement démocratique "quotidien" que je combats. Je trouve contreproductif de structurer notre fonctionnement pendant 3 ans sur la base des résultats du 1er tour de ces AG. D'autant que le 2ème tour à donné un score de plus de 90% à la motion de synthèse...
Les clivages passés (plus ou moins à gauche, plus ou moins environnementaliste, pour simplifier) ne sont plus clairs aujourd'hui. Il me semble qu'il y a consensus entre nous sur l'imbrication des thématiques environnementalistes et sociales. La composante Altermondialiste de la gauche n'est pas non plus distincte de ce que portent les écologistes, c'est à dire le retour d'une vraie régulation des états et aussi à une démocratie libérée des pouvoirs de l'argent.
Dans tout ça, je ne vois pas matière à créer du clivage entre nous, sinon pour des stratégies de pouvoir.
Les parcours sinueux de nos figures, ou encore les revirements d'alliances entre les courants eux-mêmes, démontrent l'inconsistance politique de ces tendances à 10 000 lieux de la "politique autrement".
Certains pensent que la moins mauvaise des solution est d'intégrer ces courants dans notre fonctionnement démocratique... La moins mauvaise des solutions serait donc de mener des pseudo-débats politiques et d'ordonnancer des listes de noms en petits comités, listes appuyées sur ces pseudo-débats… Tout ça pour masquer les oppositions de personnes ? Nous voyons le résultat et la réputation que les Verts se sont forgée en la matière : "2 Verts = 2 tendances…"
L'expression "scrutin uninominal" semble être un gros mot pour certains. Mais il ne s'agit ni plus ni moins que de désigner des personnes. C'est à mon sens autrement plus transparent. A propos du respect des minorités, pour qu'il y ait minorité, il faut un vrai clivage idéologique. Comme déjà dit, ce n'est plus le cas aujourd'hui.
La différence d'appréciation sur l'accord EELV-PS est un clivage stratégique, pour lequel bon nombres de militants se réservent la possibilité de changer d'avis en fonction des assurances que nous aurons de pouvoir agir au sein d'une coalition, du respect de ses engagements par le PS...
Selon Cécile Duflot elle-même « Ce n’est pas un accord gouvernemental mais un pacte de coalition majoritaire parlementaire ». Il n'est donc pas opportun de créer des clivage à l'occasion de ce scrutin de liste national, puisque les militants n'ont pas encore tous les éléments pour se prononcer.
Est-ce à dire que tous ces militants changeraient de tendance en changeant d'avis sur le niveau de confiance à accorder au PS, puis à nouveau sur un autre sujet ?
Le problème essentiel, c'est que nous voulons calquer notre fonctionnement interne sur ce que nous voulons pour notre pays. Introduire une dose de proportionnelle en France serait assurément un progrès pour la démocratie, avec aussi l'inconvénient de légitimer encore le FN (mais c'est un autre débat). Mais les opinions sont bien plus diverses en France qu'au sein d'EELV, et heureusement... Il est temps pour nous d'assumer de choisir des personnes autrement que dans le cadre d'un scrutin consultatif retravaillé ensuite au niveau national. Ce serait un signe de maturité collective, d'avancée démocratique et de confiance donnée aux militants.
L'urgence écologique et sociale est là et il n'est plus acceptable de continuer à perdre notre énergie en jeux d'écurie et de pouvoir.
Les courants existeront encore la semaine prochaine. Mais à chacun de choisir l'importance qu'on veut leur donner. Voter, c'est à l'évidence leur donner de l'importance.
Le plus simple serait donc de ne pas participer à ce vote, à mon avis très éloigné d'un bon fonctionnement démocratique.
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